Le salon de l’agriculture est une vitrine incroyable pour les agriculteurs et producteurs français. Mais vaut-il ce prix ?Chaque année, le Salon international de l’agriculture attire des milliers de visiteurs. Tous viennent découvrir les saveurs et savoir-faire des différentes régions françaises. Et c’est une véritable vitrine pour les agriculteurs et les producteurs.
Mais, le journal Sud-Ouest l’a récemment rappelé : cet événement est aussi un investissement conséquent pour les exposants. De plus, les coûts d’exposition ne cessent d’augmenter. Et, les prix du salon 2025 ont pris le même chemin.
Les enjeux du salon de l’agriculture
Du 22 février au 2 mars 2025, les allées du Parc des Expositions de Paris vont s’animer au rythme des dégustations, des démonstrations et des rencontres entre producteurs et consommateurs. Mais, participer à ce salon a un prix. Et, depuis quelques années, le coût des stands ne cesse d’augmenter. En 2024, il avait déjà bondi de 15 %. Mais, en 2025, il progresse encore de 10 %. À cela s’ajoutent les frais logistiques. Les transports des produits, l’hébergement à Paris et le coût du personnel sur place en font partie.
Face à ces hausses, certaines collectivités ont dû renoncer à financer leur présence. C’est notamment le cas de plusieurs départements de Nouvelle-Aquitaine, comme la Dordogne, qui n’ont pas pu accompagner leurs producteurs cette année. Et ce désistement interroge. Car, sans soutien institutionnel, la diversité des spécialités régionales sera-t-elle encore bien représentée ?
Le prix pour être au salon de l’agriculture
Malgré ces difficultés, la Nouvelle-Aquitaine maintient une forte présence avec une soixantaine de producteurs exposant sur les 1 400 m² du hall 3. Parmi eux, des habitués comme la ferme Elizaldia. Cette exploitation familiale basque est un pilier du salon depuis vingt-cinq ans. Après une pause de trois ans due au Covid, Jon Loyatho a repris le flambeau et revient avec ses jambons de Bayonne et salaisons. « Au début, il y avait beaucoup de producteurs basques comme nous. Il y en a de moins en moins », déplore Jon.
Son expérience de l’édition 2024 a été marquante. Car, malgré une atmosphère tendue liée aux manifestations agricoles, la fréquentation du hall 3 a explosé. Mieux encore, les médailles obtenues au Concours général agricole ont boosté les ventes. Un succès qui s’est même traduit par une deuxième expédition de produits depuis la ferme en pleine semaine du salon. Mais pour parvenir à un tel résultat, il faut investir. Jon détaille l’ampleur des dépenses : « Avant même de vendre son premier saucisson, on doit débourser entre 15 000 et 22 000 euros de frais. »
Des retours attendus après le salon de l’agriculture
Mais, d’après l’exposant, cet effort financier est rentable à long terme. La diversité du public – journalistes, acheteurs, grand public – permet de fidéliser une clientèle qui reviendra commander en ligne ou visiter la ferme plus tard dans l’année. C’est pourquoi, d’autres acteurs, absents depuis 2020, font leur grand retour cette année. C’est le cas de Chez les Landais, une association réunissant plusieurs producteurs locaux, qui avait marqué les esprits par l’ambiance festive de son stand. Pour financer ce retour en force, ils ont mis en place une stratégie originale : « Le seul moyen pour nous de financer le voyage au salon a été de créer des produits dérivés », explique Patrick Larrère, l’un des fondateurs.
Car, malgré ses prix exorbitants, le Salon de l’Agriculture reste une vitrine essentielle pour les producteurs. Notoriété, ventes directes, contacts professionnels, fidélisation de la clientèle… Les bénéfices vont bien au-delà des dix jours de l’événement. Mais face aux coûts en constante augmentation, certains se demandent combien de temps encore les petits producteurs pourront supporter de telles dépenses.
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Reportage salon de l’Agriculture