Comment faut-il s’y prendre face à un Trump « sous stéroïdes » ?

L’esclandre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky est un signal d’alerte pour l’Ukraine et l’Europe mais aussi pour le Canada. Car depuis que le président américain s’est fait menaçant envers son voisin du nord, le pays est en émoi. Si certains approuvent le style de Trump et rêvent de devenir le 51e État américain, la grande majorité des Canadiens (82 %, selon un sondage effectué en décembre 2024) refuse d’en entendre parler et se mobilise pour défendre l’intégrité du pays.

Les conservateurs, qui avaient le vent en poupe après la calamiteuse fin de règne du Premier ministre libéral Justin Trudeau, ne sont plus assurés d’emporter les prochaines élections. Ils paient leur ambiguïté, voire leur proximité, avec Trump, au moment où celui-ci paraît plus menaçant que jamais pour l’ordre mondial. De leur côté, les libéraux retrouvent des couleurs en se présentant comme le meilleur rempart aux velléités expansionnistes américaines.

Jean Charest a été Premier ministre du Québec entre 2003 et 2012. Aujourd’hui membre du conseil sur les relations Canada-États-Unis pour le gouvernement canadien, il est chargé de gérer le bras de fer avec la nouvelle administration américaine. « Un job à plein temps », qui le fait multiplier les allers-retours à Washington. Menace de guerre tarifaire, projet d’annexion? Il répond aux questions du Point.

Jean Charest : Absolument pas. Notre histoire est très différente. Les Américains, lors de leur indépendance, ont fait le choix de la rupture, de la révolution. Au Canada, nous avons préféré le concept de gouvernement responsable au sein de l’Empire britannique. Nos valeurs s’articulent encore aujourd’hui très différemment de celles des Américains, notamment sur le plan social.

Certains Canadiens ne rêvent-ils pas de devenir des Américains ?

Si, bien sûr. Mais ils représentent une part infime de la population. Je rappelle qu’il y a 29 % des gens du Texas qui voudraient que leur État devienne un pays indépendant. En Californie, c’est environ 31 ou 32 % de la population qui veut faire sécession. La proportion des Canadiens souhaitant rallier les États-Unis est bien inférieure à cela. Ce n’est donc pas un sujet sérieux. Aucun homme politique ou courant d’importance ne porte cette revendication. Nous sommes très fiers de qui nous sommes, comme vous les Français. D’ailleurs, vous devriez rappeler plus souvent le rôle primordial que votre pays a joué lors de la guerre d’indépendance américaine.

Source Article de Propos recueillis par Julien Peyron

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