France/Les premières pistes de Bercy pour financer la hausse des dépenses militaires

La France se prépare-t-elle à rentrer dans une économie de guerre ? En tout cas, Emmanuel Macron n’a pas caché, lors de son allocution du mercredi 5 mars, que le pays allait investir des moyens supplémentaires dans le domaine de la défense. Comme le souligne BFMTV, le gouvernement a désormais la mission de travailler sur des sources de financement, « qui exigent de mobiliser des financements privés, mais aussi des financements publics », a martelé le chef de l’État.

Dans les colonnes du Point, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a évoqué « un » poids de forme « de l’armée française à un peu moins de 100 milliards d’euros de budget annuel ». « On sait depuis l’investiture de Donald Trump qu’il faut se préparer à une économie de guerre. Ça fait des semaines que Bercy travaille déjà dessus », a confié l’entourage du Premier ministre à BFMTV.

À LIRE AUSSI Défense européenne : Paris, Londres et Berlin au c?ur d’une nouvelle allianceLe président a été clair : ce financement ne passera pas par des hausses d’impôts. Une piste est évoquée, celle d’un appel à la mobilisation de l’épargne des Français, en passant par la création d’un nouveau livret réglementé, qui serait entièrement consacré au financement de la défense. Un tel projet avait été proposé par le Sénat en 2024 mais n’avait pas eu l’aval des députés.

Une mobilisation du Livret A écartée pour le moment

Mobiliser directement l’épargne des Français (Livret A, LDDS, LEP?) est également à l’étude. En mars 2024, le Sénat avait voté en faveur de l’affectation d’une fraction du Livret A et du livret de développement durable et solidaire (LDDS) au financement du secteur de la défense. Une loi passée à la trappe avec la dissolution de l’Assemblée nationale.

« Bercy s’oppose pour l’instant à ce que le Livret A puisse être sectionné vers un secteur en particulier en fonction des besoins de l’instant. Cela pourrait créer des dérives et amener à flécher d’abord vers l’armement, puis vers l’agriculture, l’énergie, ou n’importe quelle industrie en difficulté », analyse Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, aux Échos.

Sébastien Lecornu travaille de concert avec ses homologues de l’Économie et des Comptes publics, Éric Lombard et Amélie de Montchalin. Les voies « sont nombreuses », confirme un conseiller ministériel à BFMTV. « Ça conforte le cap du gouvernement de François Bayrou : mettre les moyens sur les priorités, ce qui implique de redéployer des financements et trouver des financements innovants. » À LIRE AUSSI Ursula von der Leyen annonce un plan de 800 milliards d’euros pour réarmer l’Europe

Ces investissements doivent compléter les deux lois de programmation militaires votées depuis 2017 et qui ont pour objectif de doubler le budget des armées d’ici 2030. Bercy promet des économies, « mais pas de rabot. L’argent public peut être mieux dépensé pour les Français ». Une question se pose cependant : les Français seront-ils prêts à un « quoi qu’il en coûte » militaire ?

Source Article de Par Thomas Graindorge

Read Previous

Ouattara et Mahama unis pour la stabilité régionale et la coopération Côte d’Ivoire-Ghana

Read Next

Le tournant historique de la défense européenne des 27

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Most Popular