L’ONU ne participera pas à la distribution d’aide à Gaza par la nouvelle fondation créée de toutes pièces et soutenue par les États-Unis, dont les modalités ne respectent pas les principes d’impartialité et d’indépendance, a insisté jeudi un porte-parole.
« J’ai dit clairement que nous participons aux opérations d’aide en accord avec nos principes de base. Comme nous l’avons dit de façon répétée, ce plan de distribution n’est pas en accord avec nos principes de base, y compris ceux d’impartialité, de neutralité et d’indépendance, et nous ne participerons pas à ça », a déclaré Fahan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU.
Mercredi, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), a annoncé vouloir lancer dans l’enclave des opérations d’ici la fin mai, avec la distribution de près de 300 millions de repas pour une période initiale de 90 jours. Peu de choses sont connues sur cette fondation dont le siège est enregistré depuis février à Genève, mais les États-Unis avaient apporté leur caution la semaine dernière à cette initiative, sans dévoiler toutefois s’ils y contribuaient de façon directe.
Opposition de l’ONU
Depuis plusieurs semaines, réclamant la réouverture de la bande de Gaza à l’aide humanitaire, l’ONU s’oppose à des plans alternatifs proposés par Israël et par cette nouvelle fondation, estimant notamment que de nombreux habitants seraient exclus. « L’ONU a un plan, un plan excellent prêt à être appliqué dès que l’on nous permettra de faire notre travail », a insisté Farhan Haq, rappelant que des camions chargés notamment de 171 000 tonnes de nourriture attendent de pouvoir entrer dans le territoire.
L’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon, qui répète que son pays ne permettra pas un retour au système d’aide précédent qui selon lui sert le Hamas, a appelé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à « revoir son approche » sur ce nouveau plan de distribution d’aide. Il a assuré qu’Israël allait « faciliter » le travail de la Fondation, mais « nous ne les financerons pas », a-t-il ajouté.
Ce jeudi en fin de journée, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré que les États-Unis étaient « ouverts à un plan alternatif » pour acheminer l’aide à Gaza, selon le Jerusalem Post. Après s’être entretenu avec Benyamin Netanyahou, Rubio a également indiqué que les États-Unis étaient préoccupés par la situation humanitaire dans l’enclave.
Depuis des semaines, des responsables de l’ONU et d’ONG multiplient les avertissements sur la pénurie de nourriture, de médicaments et de carburant dans le territoire palestinien, où l’aide est vitale pour les 2,4 millions d’habitants, pour la plupart déplacés, souvent plusieurs fois, après plus de 19 mois de guerre.
Depuis le 2 mars, les autorités israéliennes bloquent l’entrée de toute aide humanitaire dans le territoire palestinien. Les habitants sont désormais menacés d’une « famine de masse », selon plusieurs ONG, dont Médecins du Monde, Médecins sans frontières ou Oxfam.
Source le Parisien