Commerce extérieur : la France échappe à la tempête américaine
En résumé :
- Après Israël, les Etats-Unis de Donald Trump ont frappé les sites nucléaires iraniens dans la nuit de samedi à dimanche, lui qui promettait d’en terminer avec les «guerres sans fin».
- En retour, l’Iran a menacé de s’en prendre aux bases militaires des Etats-Unis au Moyen-Orient, faisant craindre un embrasement hors de contrôle de la région, évoquant des «conséquences irréparables» pour Washington.
- Cueillis à froid par les frappes américaines contre l’Iran, les Européens ont vu leurs espoirs de jouer un rôle moteur dans les négociations avec Téhéran douchés, confirmant leur rôle de «partenaires juniors» ou «d’accompagnateurs» des Etats-Unis alors que doit se tenir ce lundi une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE.
- Retrouvez notre live sur la guerre Israël-Iran de dimanche ici.
Israël revendique les frappes à Fordo. L’armée israélienne a annoncé lundi avoir ciblé le site d’enrichissement d’uranium souterrain, situé à environ 160 km au sud de Téhéran, pour «bloquer les voies d’accès», selon un bref communiqué militaire. Plus tôt dans la matinée, l’agence iranienne Tasnim avait indiqué que «l’agresseur», voulant désigner l’État hébreu, frappait de nouveau le site de Fordo, profondément enfoui sous une montagne.
Un débat aura lieu mercredi soir sur la guerre Iran-Israël. Le souhait d’Emmanuel Macron est suivi. A partir de 21H30 mercredi soir, les députés vont débattre sur la guerre entre l’Iran et Israël, sans voter néanmoins. Une déclaration du Premier ministre François Bayrou précédera leur échange – lequel a été notamment demandé par la France insoumise. Le président avait aussi promis de réunir les chefs des partis politiques pour «échanger» sur ce conflit mais aussi sur Gaza et l’Ukraine après le sommet de l’Otan, qui se tient mardi et mercredi à La Haye.
Prison d’Evin ciblée : un acte complètement «irresponsable» selon la sœur de la détenue française Cécile Kohler. Les frappes israéliennes sur le centre pénitentiaire menacent aussi la vie des détenus, la plupart opposants au régime, pointent les proches de Cécile Kohler. La Française est emprisonnée dans la prison d’Evin depuis trois ans avec son compagnon Jacques Paris. «On n’a aucune nouvelle, on ne sait pas s’ils sont encore vivants, on est paniqués», a déclaré la sœur de l’enseignante. Noémie Kohler dénonce un bombardement «complètement irresponsable» qui «met nos proches en danger de mort». «Le risque d’émeute, de confusion générale et de représailles des forces de sécurité sur les détenus insurgés fait craindre une effusion de sang. On joue de part et d’autre avec la vie des gens» a souligné l’avocate de la famille, Chirinne Ardakani.
Poutine déplore une «agression» israélienne sans «justification» auprès du chef de la diplomatie iranienne. «Nous nous employons à apporter notre aide au peuple iranien», a assuré le président russe à Abbas Araghchi, chef de la diplomatie iranienne reçu à Moscou ce lundi. Auprès de son allié, Vladimir Poutine a vivement dénoncé les frappes américaines et israélienne, une «agression non provoquée contre l’Iran qui n’a aucun fondement et aucune justification.»
Le QG des Gardiens de la Révolution ciblé par Israël. L’armée israélienne indique être en train de bombarder, à Téhéran, des quartiers généraux des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique. «En ce moment même […] les avions (de combat israéliens) intensifient les frappes dans la région de Téhéran, en mettant l’accent sur les quartiers-généraux des Gardiens de la Révolution, ainsi que sur tous les éléments menaçant l’Etat d’Israël», a déclaré le général de brigade Effie Defrin, porte-parole de l’armée israélienne, lors d’une conférence de presse télévisée.
Poutine et le Premier ministre irakien préoccupés par des répercussions sur le marché du pétrole. Entretien téléphonique préoccupé, ce lundi, entre les dirigeants de la Russie et de l’Irak, vis-à-vis d’une ressource cruciale de leur économie. Face à la guerre entre l’Iran et Israël, Vladimir Poutine et le Premier ministre Mihamed Chia al-Soudani redoutent des «risques pour les marchés de l’énergie». Comme l’a précisé le Kremlin dans un communiqué, ils ont aussi souligné «l’importance de poursuivre la coopération active» au sein de l’Opep+, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés, dont ils font partie.
Frappes israéliennes en cours sur la prison d’Evin. Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a déclaré lundi que l’armée menait des frappes sur Téhéran, notamment sur la prison d’Evin, qui, selon lui, abrite des prisonniers politiques et des opposants à la République islamique. Le ministre israélien des affaires étrangères, Gideon Saar, avait auparavant partagé sur son compte X des images de la prison prise pour cible et écrit «vive la liberté» en espagnol.
L’organe judiciaire iranien Mizan News a confirmé cette attaque. Il rapporte que des parties de la prison ont été endommagées mais assure que la situation est sous contrôle.
Des frappes israéliennes sur le système énergétique à Téhéran provoquent des coupures de courant. Des frappes israéliennes sur un site d’alimentation électrique à Téhéran ont provoqué lundi des coupures de courant dans la capitale iranienne, a rapporté un média local. Des lignes de distribution d’électricité «ont été endommagées, causant des coupures dans certains quartiers» de la ville, selon l’agence de presse Fars. En parallèle, des dégâts «près d’une installation stratégique» du réseau électrique entraînent des perturbations dans la distribution du courant dans le sud d’Israël, a indiqué lundi matin la compagnie publique d’électricité israélienne après de nouvelles attaques de missiles iraniennes.
L’UE met en garde contre une fermeture du détroit d’Ormuz. Une fermeture du détroit d’Ormuz par l’Iran «serait extrêmement dangereuse», a mis en garde lundi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, en rappelant que l’Union européenne appelait à une solution diplomatique et à la désescalade. Réunis à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères se concentrent sur une «solution diplomatique» après les frappes américaines contre les sites nucléaires iraniens. Les «craintes de représailles et d’escalade de la guerre sont énormes, en particulier la fermeture du détroit d’Ormuz par l’Iran, qui serait extrêmement dangereuse et bonne pour personne», a insisté Kaja Kallas devant la presse. 20% du commerce mondial du pétrole et du gaz transitent par ce détroit du gorfe Persique.
Moscou condamne les frappes américaines. Le Kremlin a dit lundi «condamner» et «déplorer vivement» les frappes américaines en Iran, proche allié de la Russie, peu avant un entretien prévu à Moscou entre le président Vladimir Poutine et le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi. «Bien sûr, nous condamnons cela et nous déplorons vivement» ces attaques, a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien.
Israël annonce cibler le pouvoir à Téhéran. L’armée israélienne frappe «avec une force sans précédent» des cibles du pouvoir au centre de la capitale iranienne, Téhéran, a déclaré lundi le ministre de la Défense israélien Israël Katz, au 11e jour de la guerre entre Israël et l’Iran. «L’armée est en train de frapper avec une force sans précédent des cibles du régime et des organismes d’oppression du gouvernement au coeur de Téhéran», a-t-il affirmé dans un communiqué.
Israël frappe le site nucléaire de Fordo, au sud de Téhéran. Tsahal a mené lundi une nouvelle attaque contre le site nucléaire iranien de Fordo, enfoui sous une montagne au sud de Téhéran, a rapporté un média local. «L’agresseur a de nouveau attaqué le site nucléaire de Fordo», a rapporté l’agence de presse Tasnim, citant un porte-parole de l’autorité de gestion des crises de la province de Qom.
L’AIEA réclame un accès au stock d’uranium hautement enrichi pour «faire le point». Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique a réclamé lundi un accès aux sites nucléaires iraniens afin de pouvoir établir ce qu’il est advenu du stock d’uranium enrichi à un niveau proche du seuil de conception d’une bombe atomique. «Nous devons permettre aux inspecteurs de retourner» sur place «et de faire le point sur les stocks d’uranium, surtout sur les 400 kg enrichis à 60 %», a déclaré Rafael Grossi à l’ouverture d’une réunion d’urgence au siège viennois, en Autriche. Il a ajouté que Téhéran lui avait adressé le 13 juin une lettre signalant la mise en place «de mesures spéciales pour protéger les équipements et la matière nucléaire».
Nouvelles frappes israéliennes en Iran. L’armée israélienne a annoncé lundi être en train de mener «une série de frappes contre des cibles militaires» la capitale iranienne : «L’armée de l’air israélienne a lancé une série de frappes contre des cibles militaires à Téhéran», a-t-elle déclaré dans un communiqué. Peu auparavant, de puissantes explosions ont été entendues par un journaliste de l’AFP dans le nord de Téhéran, où le Croissant-Rouge iranien a fait état d’une frappe israélienne près du bâtiment qui l’abrite.
De puissantes explosions entendues dans le nord de Téhéran. De puissantes explosions ont été entendues lundi par un journaliste de l’AFP dans le nord de Téhéran, tandis que le Croissant-Rouge iranien a fait état d’une frappe israélienne près du bâtiment qui l’abrite. Des nuages d’une épaisse fumée s’élèvent de plusieurs points de la capitale iranienne, selon ce reporter de l’AFP, sans pouvoir dire exactement quels immeubles ont pu être touchés.
Tsahal frappe des sites de lancement de missiles. L’armée israélienne a annoncé lundi avoir frappé des sites de lancement et de stockage de missiles sol-sol dans la zone de Kermanshah, dans l’ouest de l’Iran, au onzième jour de la guerre entre les deux pays. «Plus de quinze avions de combat ont frappé dans la région de Kermanshah, en Iran, neutralisant un certain nombre de sites de lancement et de stockage de missiles sol-sol dirigés vers le territoire israélien», a indiqué l’armée dans un communiqué. Plus tôt lundi matin, l’armée israélienne avait annoncé que ses avions étaient «en train de frapper des sites d’infrastructures militaires à Kermanshah en Iran».
Plusieurs explosions à Jérusalem. Plusieurs explosions ont été entendues lundi matin à Jérusalem par des journalistes de l’AFP, après que les sirènes d’alerte ont retenti en Israël à l’approche de missiles iraniens. Les services de secours israéliens n’ont pas fait état de victimes dans l’immédiat.
Plusieurs tirs de missiles en direction d’Israël. L’armée israélienne a indiqué que des sirènes avaient retenti dans plusieurs régions du pays lundi à l’approche de missiles tirés depuis l’Iran. «Il y a quelques instants, des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d’Israël après l’identification de missiles tirés depuis l’Iran en direction de l’Etat d’Israël», indique un communiqué de l’armée.
Pékin alerte contre le risque de «propagation» de la guerre Iran-Israël. La Chine a alerté ce lundi contre le risque de «propagation» de la guerre Iran-Israël, après douze jours de bombardements entre les deux pays et une série de frappes américaines en Iran. Pékin exhorte les parties engagées dans le conflit à «empêcher une escalade», «éviter résolument la propagation de la guerre et à revenir sur la voie d’un règlement politique», a déclaré Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse régulière.
«Monsieur Trump, le joueur, vous pouvez commencer cette guerre, mais c’est nous qui la terminerons», avertit Téhéran. Les Etats-Unis doivent s’attendre à de lourdes conséquences pour leurs actions contre l’Iran, a menacé un porte-parole du quartier général central de Khatam al-Anbiya dans une vidéo diffusée ce lundi matin. Ebrahim Zolfaqari a également affirmé que les récentes actions hostiles des Etats-Unis ont élargi le champ des «cibles légitimes» pour les forces armées iraniennes. Et de conclure en interpellant directement le président américain : «Monsieur Trump, le joueur, vous pouvez commencer cette guerre, mais c’est nous qui la terminerons.»
Plus de 65 000 Israéliens sont rentrés depuis le début de la guerre avec l’Iran. Bloqués à l’étranger en raison de la fermeture de l’espace aérien depuis le début de la guerre avec l’Iran le 13 juin, plus de 65 000 Israéliens ont pu rentrer dans leur pays, a annoncé dimanche la ministre des Transports, Miri Regev. Après une interruption de plusieurs heures dimanche en raison d’«une salve de missiles» tirés depuis l’Iran, les vols de rapatriement ont repris en début d’après-midi, a précisé la ministre. A partir de ce lundi, ceux qui veulent quitter le territoire israélien pourront également le faire par avion, avec une limite de 50 personnes par vol. La ministre israélienne a également fait savoir que 24 vols vont avoir lieu dans la journée au départ de l’aéroport de Ben-Gourion, près de Tel-Aviv (centre), avec à leur bord un total d’environ 1 000 passagers.
Changement de régime : Donald Trump rêve désormais de «Make Iran Great Again». Alors que l’opération américaine «Marteau de minuit» pourrait avoir épargné une partie du programme nucléaire iranien, Trump a contredit ses lieutenants pour se muer en chantre de l’interventionnisme déstabilisateur contre la République islamique. Notre récit.
La France vient de rapatrier ses premiers ressortissants en Israël via la Jordanie. Dimanche, 160 ressortissants français, «pour la plupart en situation d’urgence et de vulnérabilité», accompagnés par un médecin du Centre de crise et de soutien (CDCS), sont arrivés à l’aéroport de Paris-Orly après leur rapatriement d’Israël via Amman, en Jordanie. Parallèlement, les ministères français des Affaires étrangères et des Armées ont annoncé dans la soirée mobiliser des avions militaires A400M pour acheminer les ressortissants français «qui le souhaitent de l’aéroport Ben-Gourion en Israël vers Chypre». Ces vols, qui peuvent embarquer une centaine de personnes, s’effectueront «sous réserve de l’autorisation israélienne» et s’ajouteront aux vols civils affrétés au départ d’Amman, ont-ils précisé.
Etats-Unis, Israël, Iran : au Moyen-Orient, l’ère de la prédation. L’attaque américaine sur trois sites nucléaires iraniens dimanche va dans le sens de Benyamin Nétanyahou et son entreprise de «nouveau Moyen-Orient», déjà appelé de ses vœux l’an passé. Un projet aux contours brumeux, accouché dans le vacarme des bombes, le silence du droit et où les civils ne comptent plus. Notre récit.
A lire aussi. L’entrée en guerre des Etats-Unis contre l’ennemi régional emporte un large soutien en Israël, même si certains redoutent l’embrasement et craignent les roquettes iraniennes tirées sur le pays.
Source Libértion
