Le gouvernement allemand, où siègent les écologistes, vient d’établir le coût total de ces épisodes sur la première économie européenne, qui a subi des milliards d’euros de dommages et de manques à gagner. Les seules vagues de chaleur et de sécheresse exceptionnelles des étés 2018 et 2019 ont provoqué des coûts de quelque 35 milliards d’euros.
L’Allemagne a connu une série d’intempéries violentes ces dernières années, qu’il s’agisse de canicules, de pluies diluviennes et d’inondations que les experts attribuent aux effets du réchauffement climatique. Il est désormais possible de dresser le bilan financier de ces catastrophes qui atteint 80 milliards d’euros en Allemagne depuis 2018 selon une étude du ministère fédéral de l’Environnement publiée ce lundi.
Le rapport publié par les ministères du Climat et de l’Environnement prend en compte les dommages contre les infrastructures, souvent pris en charge par les assurances, mais aussi les manques à gagner qu’occasionnent les problèmes climatiques pour l’économie et les pertes de productivité occasionnées.
Dans le détail, l’étude précise que les seules vagues de chaleur et de sécheresse exceptionnelles des étés 2018 et 2019 ont provoqué des coûts de quelque 35 milliards d’euros, affectant en particulier l’agriculture et les forêts. Les inondations meurtrières de juillet 2021 dans l’ouest du pays ont pour leur part coûté plus de 40 milliards. Enfin, les épisodes d’orages violents ou de grêles ont coûté 5 milliards d’euros. Depuis 2000, cela représente une moyenne de dommages par an de 6,6 milliards d’euros.
Objectifs climatiques ambitieux du gouvernement
« La crise climatique provoque désormais des dommages et des coûts énormes chez nous en Allemagne, comme le montrent les données effrayantes » des experts « (…) nous devons et nous allons investir davantage pour mieux protéger la population », a-t-elle promis.
« Nous avons aussi besoin d’une stratégie visant à s’adapter aux changements climatiques, qui protège notre population, nos infrastructures et notre économie contre la chaleur, les inondations et les fortes variations climatiques » a insisté le ministre du Climat Robert Habeck, saluant une étude qui pose « les bases nécessaires » à la politique climatique allemande.
Très porté sur les objectifs climatiques, le gouvernement formé en 2021 par le social-démocrate Olaf Scholz avec l’appui des écologistes, qui participent à sa coalition, a déjà engagé une série de mesures pour contrer les effets de la crise climatique. L’Allemagne prévoit ainsi de doubler sa production d’énergies renouvelables en une décennie. Un objectif très ambitieux dans un pays qui a progressivement renoncé au nucléaire et dépend encore beaucoup du gaz naturel importé de l’étranger.
En pleine crise avec la Russie qui a déclenché la guerre en Ukraine, l’Allemagne s’est d’ailleurs résolue à des mesures d’urgence pour sécuriser son approvisionnement, notamment en ayant davantage recours à l’exploitation du charbon qu’elle devait pourtant cesser.
Avec la rédaction