Afrique du Sud : TotalEnergies annonce son retrait de deux champs gaziers offshore

Malgré deux découvertes importantes de gaz, elles « pas pu être converties en développement commercial compte tenu des difficultés rencontrées pour développer et valoriser ces découvertes de gaz sur le marché sud-africain », a justifié TotalEnergies.

Le géant pétrolier français TotalEnergies a annoncé ce lundi se retirer de deux champs gaziers offshore au large de l’Afrique du Sud, invoquant les « difficultés rencontrées pour développer et valoriser » deux découvertes de gaz qui y ont été faites « sur le marché sud-africain ».

« À la suite de la décision du partenaire CNRI de se retirer du bloc 11B/12B, TotalEnergies annonce également son retrait de ce bloc situé au large de la côte sud de l’Afrique du Sud », a indiqué lundi l’entreprise dans un communiqué.

Le géant pétrolier français TotalEnergies gagnait 1,19% à 62,87 euros après cette annonce.

Dans le détail, le bloc 11B/12B couvre une superficie de 19.000 km2, avec des profondeurs d’eau comprises entre 200 et 1.800 mètres. TotalEnergies y détient via sa filiale TotalEnergies EP South Africa une participation de 45%, aux côtés de Qatar Petroleum (25%), CNR International (20%) et du consortium sud-africain Main Street 1549 (10%).

Depuis son entrée dans le bloc en 2013, deux découvertes importantes de gaz y ont été faites : une à Brulpadda et une à Luiperd, toutes deux situées dans le bassin de l’Outeniqua, à 175 kilomètres au large des côtes sud-africaines. Toutefois, ces deux découvertes n’ont « pas pu être converties en développement commercial compte tenu des difficultés rencontrées pour développer et valoriser ces découvertes de gaz sur le marché sud-africain », regrette TotalEnergies.

CNR International (20%) avait déjà annoncé début juillet se retirer du champ 11B/12B. Outre TotalEnergies, Qatar Petroleum (25%) a aussi annoncé lundi son retrait, selon un communiqué d’Africa Energy Corp, pétrolière canadienne détenant une partie de Main Street 1549.  En vertu de l’accord qui liait les quatre partenaires, « les parties qui se retirent cèdent gratuitement leur participation à chacun des partenaires qui ne se retirent pas », précise Africa Energy corp, qui elle n’a « pas l’intention de se retirer » et devrait donc à terme « détenir une participation de 100% dans le bloc 11B/12B ».

Par ailleurs, « TotalEnergies a également décidé de se retirer du bloc d’exploration offshore 5/6/7, dans lequel TotalEnergies EP South Africa détient une participation de 40% », a ajouté lundi la société. Outre ces deux blocs, TotalEnergies opère en Afrique du Sud quatre autres permis d’exploration en offshore profond, dont un acquis « depuis peu » dans le bloc 3B/4B.

Dégâts environnementaux

Le projet d’exploiter du champ gazier de Brulpadda avait, qui plus est, déclenché en octobre 2022 l’ire d’ONG environnementales. L’association Bloom et l’ONG sud-africaine The Green Connection avaient notamment dénoncé des « opérations de forage en eaux profondes sud-africaines » susceptibles de menacer les « petits pêcheurs et une biodiversité spectaculaire ».

Ce n’est pas le seul projet en Afrique qui provoque des remous sur le plan environnemental. Une activiste d’une ONG ougandaise a dénoncé en juillet les effets « dévastateurs » sur l’environnement du projet contesté d’oléoduc en Afrique de l’Est. Ce méga-projet annoncé en 2022, d’un montant de 10 milliards de dollars d’investissements, prévoit 419 puits dans l’Ouest de l’Ouganda, dont un tiers dans le parc naturel des Murchison Falls, une importante réserve de biodiversité. Un oléoduc de 1.443 kilomètres est prévu pour transporter le pétrole depuis les gisements du lac Albert jusqu’au port de Tanga en Tanzanie. Dans un rapport publié vendredi, l’organisation ougandaise Afiego (Africa Institute for Energy Governance) répertorie des dégâts déjà graves dans le parc des Murchison Falls.

Plusieurs projets en Afrique

TotalEnergies reste néanmoins présent en Afrique. Rien qu’en mai, la major française a annoncé le lancement d’un projet pétrolier situé à 100 km des côtes angolaises et à plus de 1.700 m de profondeur, dont la production devrait débuter en 2028 avec l’objectif d’atteindre « un plateau de 70.000 barils de pétrole par jour ». Dans ce projet, TotalEnergies détient 40% des parts face à ses partenaires Petronas (40%) et Sonangol (20%).

Par ailleurs, le groupe compte également investir 600 millions de dollars en 2024 au Congo. Et ce afin de maintenir la production de Moho Nord, un champ offshore où sont produits près de 140.000 barils par jour.

 

TotalEnergies finit le trimestre en recul, pénalisé par le gaz et le raffinage

La quatrième major pétrogazière TotalEnergies a terminé le second trimestre sur un recul de 7% de son bénéfice, à 3,8 milliards d’euros, en deçà des prévisions des analystes, subissant une baisse des marges de raffinage et un repli des ventes et du prix du gaz.

Au premier semestre, TotalEnergies a dégagé un bénéfice net de 9,5 milliards de dollars, en léger recul de 1% sur un an, après un premier trimestre à 5,7 milliards, selon le communiqué publié jeudi par le groupe, qui avait engrangé des profits record en 2022 et 2023, des années hors norme.

Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice net trimestriel de 4,9 milliards de dollars, selon le consensus calculé par FactSet et Bloomberg.

Mais le groupe a été pénalisé par la baisse des marges de raffinage tandis qu’il a vu sa performance opérationnelle reculer dans son activité prioritaire du gaz liquéfié (GNL), « dans un contexte de moindre demande » en Europe et de repli des prix, selon le communiqué du groupe.

 

 

(Avec AFP)Source Tribune Afrique

Challenges Radio

Read Previous

Pour « Une Côte d’Ivoire solidaire » : Le gouvernement poursuit sa politique sociale hardie

Read Next

Célébration des 64 ans d’indépendance de la Côte d’Ivoire/ Une fête haute en couleurs

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.