Troisième producteur de manioc en Afrique, l’Angola veut capitaliser sur ce potentiel pour devenir un exportateur d’amidon de manioc dont la Chine est le premier importateur au monde.
En Angola, il n’y a pas que le pétrole et le diamant, il y a aussi le manioc. Cette tubercule cultivée et consommée en Afrique, en Asie et en Amérique latine, l’Angola en est le troisième producteur africain avec plus de 11 millions de tonnes produites par an et figure dans le top 20 mondial. Toujours dans sa quête de diversification économique, le pays a lancé un programme intégré de développement rural dans lequel il vise entre autres à amplifier la production de manioc pour en promouvoir la transformation en amidon, notamment auprès des acteurs économiques.
Le pays entend ainsi capitaliser sur cette ressource pour devenir un exportateur d’amidon de manioc. Le ministre de l’Industrie et du commerce travaille actuellement à la création de programmes spécifiques visant à encourager l’émergence de petites et moyennes industries manufacturières.
Un produit à forte valeur ajoutée
Le manioc en lui-même étant une source majeure de glucide devant le riz et le maïs, son amidon est très utilisé dans l’industrie agro-alimentaire, mais l’industrie pharmaceutique. D’ailleurs dans une étude de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) publiée en 2006, Danilo Mejía, ingénieur agronome à la Division FAO des systèmes de soutien à l’agriculture, chargé de coordonner la préparation d’un nouveau manuel sur l’extraction de l’amidon du manioc, à l’intention des pays en développement, explique : « le manioc donne un amidon tout à fait excellent. […] Par rapport aux amidons issus de la plupart des autres plantes, il a une limpidité et une viscosité supérieure, et il dénote une grande stabilité dans les aliments acides. Il a aussi d’excellentes propriétés pour les produits non alimentaires, tels que les produits pharmaceutiques et les films thermoplastiques ».
La Chine est le premier importateur mondial d’amidon de manioc, avec près de 350 millions de dollars alloués chaque année, quand les Etats-Unis dépensent annuellement plus de 50 millions de dollars pour s’approvisionner annuellement.
S’inspirer des pionniers
La Thaïlande et le Brésil se démarquent parmi les exportateurs d’amidon de manioc et les experts des Nations Unies estiment que les pays africains qui voudraient percer dans ce domaine, devrait s’inspirer des modèles développés par ces nations d’Asie et d’Amérique latine.
En Angola, le ministère de l’industrie table sur l’engouement du monde rural et des acteurs économique pour créer une nouvelle tendance économique, loin des sentiers battus du pétrole dont le pays reste le deuxième producteur africain, mais dont la dépendance économique lui a été fort préjudiciable en temps de crise mondiale, comme en 2020.