Le président ivoirien Alassane Ouattara s’est prononcé sur les sanctions financières, économiques et diplomatiques décidées par la Communauté des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) contre le Mali, en marge d’une visite, lundi 17 janvier 2022 à Libreville, auprès de son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba.
«Nous sommes très malheureux d’avoir imposé toutes ces sanctions», a-t-il déclaré, rappelant le contexte de ces mesures. «Il est inacceptable qu’un régime militaire reste en place un quinquennat (…). Nous avons tout fait pour que les autorités militaires du Mali organisent des élections dans des délais convenables, c’est à notre corps défendant que nous avons mis ces sanctions en place », a poursuivi le président ivoirien lors d’une conférence de presse à Libreville.
En rappel, les chefs d’Etat de la CEDEAO, réunis le 9 janvier à Accra, avaient décidé de fermer les frontières terrestres et aériennes de leurs pays respectifs avec Bamako où une junte a pris le pouvoir au terme d’un double coup d’Etat à 9 mois d’intervalle (août 2020 -mars 2021) et a proposé une feuille de route d’une transition de cinq ans. Les dirigeants ouest-africains ont également annoncé, entre autres, leur décision de suspendre toutes les transactions commerciales avec le Mali à l’exception des biens de consommation essentiels et des médicaments. Également au rang des sanctions, le rappel des ambassadeurs en poste au Mali.
Des conséquences en Côte d’Ivoire et au Sénégal
Et les conséquences économiques de cette situation pèsent déjà sur le Mali, mais aussi sur les autres Etats de la région, reconnaît Alassane Ouattara. «La situation des populations est difficile aussi bien au Mali que dans les grands pays voisins, tels que le Sénégal ou la Côte d’Ivoire. (…) Notre souhait est que la situation se normalise le plus tôt possible», a-t-il laissé entendre.
Pendant que le président ivoirien tenait ces propos au Gabon, son homologue Jean Claude Kassi Brou, président de la Commission de la CEDEAO, dans un post sur les réseaux sociaux, rappelait que l’organisation sous régionale est «disponible pour accompagner le Mali pour le retour à l’ordre constitutionnel à travers des élections crédibles dans un délai raisonnable et réaliste ». Une main tendue qui pour l’heure n’a pas encore de répondant du côté de la garnison de Kati, siège de la junte au pouvoir au Mali.
Par la rédaction