Arise IS entre dans le capital d’Aera-Group, le pionnier de la « certification verte » en Afrique

ARISE Infrastructure Services (ARISE IS), le nouveau poids lourd des infrastructures africaines, est devenu, le 2 mars 2021, actionnaire d’Aera-Group, leader de la certification environnementale en Afrique. Fabrice Le Saché se félicite de ce mariage qui devrait consolider la présence d’Aera-Group en Afrique, tout en lui ouvrant de nouvelles perspectives sur le continent asiatique.

ARISE IS, la joint-venture de l’Africa Finance Corporation (AFC) et d’Olam International, est devenue actionnaire d’Aera-Group, trader de certificats environnementaux en Afrique, en rachetant 35% du capital, sur la base d’une valorisation de 28,5 millions d’euros.

Au défi des infrastructures africaines, dont les besoins en financement s’élèvent à 170 milliards de dollars par an, jusqu’à 2025 selon la Banque africaine de développement (BAD), s’ajoute celui des investissements responsables portés par des partenaires multilatéraux qui ont intégré la finance « climato-responsable » au cœur de leur matrice, à l’instar de l’Agence française de développement (AFD). Les géants de l’industrie en Afrique emboîtent le pas…

« Nous sommes profondément engagés à apporter une forte valeur ajoutée à tous nos partenaires africains en certifiant et en monétisant leurs actifs environnementaux », a fait savoir Gagan Gupta, co-fondateur d’Arise IS (30 milliards de dollars de chiffre d’affaires par an), le 2 mars, par voie de communiqué.

« Arise IS avait besoin de notre expertise afin de mesurer les émissions de gaz à effet de serre, de les réduire et éventuellement de les compenser. Ensuite vient la problématique de l’exportation neutre en CO2 avec des réglementations comme les taxes carbones aux frontières européennes », explique Fabrice Le Saché, président d’Aera Group, qui se réjouit de cette alliance.

« Ce mariage nous donne potentiellement accès aux portefeuilles de projets de l’AFC et du groupe OLAMIl nous donne une orientation plus asiatique, pour y vendre nos certificats environnementaux à terme […] Parallèlement, l’AFC nous permet de renforcer notre ancrage africain. C’est donc une alliance africano-asiatique et française puisque notre siège est basé à Paris», précise Fabrice Le Saché.

« Nous sommes les plombiers de la finance verte »

Aera-Group intervient sur 4 marchés : les émissions de CO2, les énergies renouvelables, la biodiversité et l’eau. « Les certificats environnementaux représentent des attributs de projets qui tracent les performances environnementales [réduction des émissions de CO2, production d’électricité à partir de ressources renouvelables, bonne gestion des ressources en eau, protection de la biodiversité, ndlr]. Chacun de ces attributs environnementaux peut être titrisé et valorisé financièrement pour générer des compléments de revenus pour ces projets verts ».

Aera-Group a été fondée en 2015 et compte aujourd’hui une douzaine de collaborateurs. En 2020 la société enregistrait 5,9 millions d’euros de chiffre d’affaires. « En 2019, nous enregistrions 3,4 millions d’euros de chiffre d’affaires et en 2021, nous projetons environ 10 millions d’euros de chiffre d’affaires […] Le portefeuille d’Aera-Group est constitué d’une quarantaine de projets répartis dans 16 pays africains », précise Fabrice Le Saché.

Le barrage de Soubré (270 MW), la centrale hydroélectrique de Côte d’Ivoire ou encore Essakane, le plus grand projet photovoltaïque solaire hors réseau du Burkina Faso (130 000 panneaux solaires), mais aussi le parc éolien (30 MW) de Mauritanie et Bambous, le projet solaire photovoltaïque (15MW) dans l’Océan Indien, sont quelques-uns des projets que compte le portefeuille d’Aera-Group.

« Nous sommes les plombiers de la finance verte. Nous réalisons toute la tuyauterie entre l’argent et les porteurs de projets. Nous disposons d’une baseline appelée Cash for Climate […] Globalement, nous avons rapporté 20 millions d’euros aux projets que nous avons accompagnés en Afrique », se félicite le jeune président de la société qui ambitionne d’acquérir 50 MT d’équivalent de réductions d’émissions CO2 sur le continent, en 2021.

Marie Françoise Reveillard

Challenges Radio

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