Attentat terroriste du 11 septembre 2001 : le jour où la « troisième guerre mondiale » s’est déclenchée

Ce 11 septembre 2021 marque les 20 ans de l’attentat terroriste que le monde n’ait jamais connu. C’était justement le 11 septembre 2001, lorsque les deux tours jumelles du World Trade Center de New-York, symbole de l’hyperpuissance des Etats-Unis, furent complètement anéanties suite à une série d’attaques suicides par des avions détournés. Presque en mode simultané, l’organisation terroriste Al-Qaïda venait de rayer de la carte les tours jumelles de la World Trade Center et de heurter le Pentagone.

L’on pouvait voir en mondovision mourir des milliers de gens, provoquant un sentiment teinté de colère, de surprise, d’impuissance, de stupéfaction, d’indignation, d’interrogation et d’inquiétude sur ce drame que vivait le monde contemporain et dont le théâtre des opérations était le sol américain, première puissance économique et militaire du monde. Interloqué, personne ne l’aurait cru. Et pourtant, c’est arrivé là où l’on s’attendait le moins.

Evidemment, il ne s’agit pas des premiers attentats terroristes de l’histoire de l’humanité,  mais l’ampleur de cet attentat qui fit officiellement plus de 3 000 morts, dont 40% des corps non identifiés a provoqué une onde de choc dont l’amplitude n’a pas d’équivalent. C’est dire l’importance de cette date commémorative, non seulement parce qu’elle a totalement bouleversé les relations internationales, mais également parce qu’elle est en quelque sorte, le principal déclencheur de ce qu’il convient à juste titre d’appeler le début de la 3è guerre mondiale. Oui, l’attentat terroriste du 11 septembre 2001, le jour où un monde s’est effondré, marquera à jamais l’humanité comme le point de départ de la guerre ouverte contre le terrorisme. Une guerre asymétrique qui a depuis lors connu de profondes mutations et s’est exportée partout dans le monde au point qu’il n’y a pas un seul pays qui ne soit pas sous la menace des actes terroristes.

Touchés en plein cœur, voir « humiliés », les Etats-Unis ont pris la tête de la coalition internationale contre le terrorisme en organisant la traque des planificateurs des attaques du World Trade Center. L’Afghanistan, l’Irak et les autres pays qui hébergeaient ou étaient supposés héberger des terroristes ont été «envahis» par les Etats-Unis dans une traque qui conduira dix ans plus tard, le 2 mai 2011, à la mort du Saoudien Oussama Ben Laden, le cerveau assumé dudit attentat. Sauf que dans cette traque contre les terroristes, le principal mouvement terroriste d’alors, Al-Qaïda, a donné naissance à  plusieurs mouvements obscurantistes avant d’être supplanté par des organisations rivales comme l’Etat Islamique (Daesh). Certaines excroissances de ces deux organisations, à l’instar de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), des Shebab, ou de Boko Haram sèment la mort et la désolation en Afrique subsaharienne où le fondamentalisme vient se greffer à des réalités locales.

Sur le continent, le terrorisme semble avoir trouvé un terrain fertile pour son expansion et son enracinement à cause de la pauvreté qui pousse des milliers de personnes, notamment des jeunes à s’engouffrer « les yeux fermés » dans une bataille sans issue. Des exemples au Maghreb, au Sahel où dans la corne de l’Afrique le prouvent suffisamment.
Dans cette croisade contre les terroristes, les Etats-Unis et leurs alliés européens n’en ont pas moins commis de graves erreurs stratégiques, ce qui a entrainé la déstabilisation de certains pays à l’instar de la Libye déchirée depuis le printemps arabe (mars 2011) et l’expédition de l’OTAN par une guerre civile.

Faudrait-il le préciser, si les deux premières guerres mondiales 1914-1918 et 1939-1945 se résumaient essentiellement à des conflagrations armées mettant en exergue quelques pays et dont les conséquences humaines et matérielles sont certes planétaires, la troisième guerre mondiale, celle contre le terrorisme, n’oppose ni nation contre nation, ni armée contre armée. C’est une opposition entre les forces du progrès et des extrémistes de tout bord qui se recrutent malheureusement dans toutes les strates de la société et partout dans le monde. En d’autres termes, une guerre entre l’axe du bien contre l’axe du mal.

Au regard de l’extension des attaques terroristes et de la sophistication des modes opératoires, il est une certitude, la victoire contre le terrorisme n’est pas pour demain. Raison pour laquelle seule une coalition structurée à l’échelle planétaire pourrait permettre de lutter efficacement contre ce grand mal des temps modernes. Ce qui semble malheureusement dans l’ordre des improbabilités.

Par ACHILLE MBOG PIBASSO

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