Au Royaume-Uni, les entreprises plébiscitent la semaine de quatre jours

Un test à grande échelle de la semaine de quatre jours au Royaume-Uni, réalisé entre juin et décembre 2022, a largement convaincu les quelque 60 entreprises qui ont expérimenté la semaine de quatre jours. Seules 4% d’entre elles se disent certaines d’arrêter.

La semaine de quatre jours séduit outre-Manche. Plus de 60 entreprises britanniques ont participé à un test grandeur nature qui a permis à près de 3.000 salariés de travailler un jour de moins par semaine tout en conservant le même salaire.

Les résultats « montrent que presque toutes les entreprises poursuivront la semaine de 4 jours après l’essai », avec notamment plus de neuf sur dix qui se disent certaines de continuer, selon un communiqué de l’association 4 Day Week Global, organisatrice de ce test. Seules 4% des compagnies se disent certaines d’arrêter.

Moins de démissions et d’absentéisme

Les entreprises n’ont pas été pénalisées par ces semaines allégées : les recettes sont restées stables en moyenne pendant l’expérience (+1,4% pendant l’essai), affichant même une progression de 35% par rapport à la même période de 2021, de même que moins de démissions, d’absentéisme ou de nouvelles embauches, selon les chercheurs.

L’étude relève encore des « améliorations significatives en matière de santé physique et mentale, de temps passé à faire de l’exercice et de satisfaction globale dans la vie et au travail », avec des taux de stress, d’épuisement professionnel et de fatigue en diminution, et des problèmes de sommeil en baisse.

Initialement, 70 entreprises s’étaient inscrites pour participer à ce projet, mais neuf ont renoncé avant le démarrage, précisent les organisateurs, le plus souvent parce qu’elles ne se sentaient pas suffisamment prêtes.

Des expérimentations qui se multiplient en Europe et dans le monde

Les expérimentations de la semaine de quatre jours se sont multipliées récemment en Europe, mais aussi aux Etats-Unis et au Canada ou encore en Australie et en Nouvelle-Zélande.

En Espagne, le gouvernement espagnol a par exemple lancé fin 2022 un programme pilote destiné à aider les PME du secteur industriel à réduire le temps de travail hebdomadaire de leurs salariés sans baisser leurs salaires, dans le but de stimuler la productivité. Ce projet sera testé durant deux ans dans des entreprises souhaitant tester des réformes d’organisation susceptibles de « générer une hausse de productivité qui compense les surcoûts salariaux ». Les entreprises intéressées devront s’engager à réduire d’au moins 10% le temps de travail hebdomadaire de leur salariés, sur une période de deux ans. Cette mesure devra toucher au minimum 25% de leurs employés.

 Des débuts timides en France

En France, le service public pourrait montrer l’exemple même si les débuts sont timides. Fin janvier, Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, annonçaient que les agents de l’Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf) de Picardie pourraient tester pendant un an la semaine de 36 heures en quatre jours, une expérimentation sur le bien-être au travail.

« Globalement, les Français sont favorables à plus de libertés dans leur organisation, même si tous n’ont pas envie de cumuler 35 heures sur quatre jours », déclarait alors Gabriel Attal au quotidien L’Opinion. « Je crois que beaucoup de Français aspirent aujourd’hui à travailler différemment », a estimé Gabriel Attal. « La semaine de 35 heures en quatre jours, que 10.000 Français expérimentent déjà dans des secteurs économiques très variés comme le recyclage industriel ou l’informatique, cela peut être moins de temps passé dans les transports, moins de stress, et au final, plus de bien-être au travail ».

(Avec AFP)

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