Avtovaz (Renault) reprend sa production en Russie, BMW sera moins rentable à cause du conflit en Ukraine

Vacances d’été avancées au mois d’avril pour les salariés d’Avtovaz, entreprise russe appartenant à Renault, délocalisation de la production de câbles en dehors de l’Ukraine pour Volkswagen… Certains constructeurs automobiles cherchent des solutions pour réduire les impacts de la guerre en Ukraine sur leur activité. BMW estime d’ores et déjà que le conflit aura des répercussions sur sa rentabilité et sa croissance en 2022. Il vise désormais une marge de 7% à 9% contre entre 8% et 10% auparavant.

Depuis le début du conflit en Ukraine, de nombreux producteurs ont annoncé l’arrêt de la production en Russie ou de la vente de composants ou de voitures. Toyota, Volkswagen, BMW, Mercedes, Volvo, Jaguar ou encore Ford ont annoncé au début du mois de mars qu’ils suspendaient leurs opérations (fabrication et livraison) jusqu’à nouvel ordre, citant des problèmes logistiques ou « la situation géopolitique actuelle »

Avtovaz, premier producteur de voitures en Russie, contrôlé par Renault, a de son côté repris sa production ce mercredi 16 mars afin « d’assurer les revenus de son personnel en Russie ». Une situation néanmoins temporaire : le groupe a en effet prévenu également qu’il avancerait les congés d’été. Avtovaz, qui emploie des dizaines de milliers de personnes, a précisé que cela permettra à l’entreprise « d’accumuler le stock de composants nécessaire pour assurer un fonctionnement plus stable à partir du 25 avril des entreprises de Togliatti et d’Ijevsk ». Les vacances d’été, prévues du 25 juillet au 14 août, ont donc été avancées au 4 avril, a indiqué aux agences russes le constructeur.

Ce redémarrage des usines de Togliatti et d’Izhevsk intervient après plusieurs jours de suspension sur fond de pénuries de semi-conducteurs et d’incertitudes sur les flux logistiques liés aux sanctions occidentales imposées à la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine. Il n’est d’ailleurs que partiel puisqu’il concerne seulement l’assemblage des modèles Lada Granta et Niva, et pas encore celui des véhicules issus de la plateforme B0 de Renault, dont la production n’a pas encore repris.

Volkswagen organise la relocalisation de son approvisionnement ukrainien

Volkswagen a dû suspendre sa production de voitures ces dernières semaines, conséquence des graves perturbations chez ses fournisseurs produisant en Ukraine. De nombreux équipementiers – dont BMW également – y font en effet fabriquer des faisceaux électriques de câblage automobile, indispensables pour assembler un véhicule.

Herbert Diess, le patron de Volkswagen, a prévenu mardi 15 mars se « préparer à un arrêt total » de la production de câbles en Ukraine. Le groupe, qui se fournit dans neuf usines ukrainiennes qui produisent encore à un rythme réduit représentant 30% à 40% de la normale, œuvre donc actuellement à délocaliser hors du pays la production de ces câbles et à installer avec ses fournisseurs des « capacités supplémentaires » ailleurs.

« Ce n’est pas trop compliqué de relocaliser, mais ça prendra du temps », a affirmé Herbert Diess.

Des pays d’Europe de l’Est ou l’Afrique du Nord, qui fournit déjà certaines usines européennes du groupe, pourraient accueillir la production. « Dans un premier temps nous ne délocalisons rien, nous mettons en place des sites de production, car nous avons aussi une responsabilité envers le peuple ukrainien », a-t-il toutefois ajouté.

BMW anticipe déjà l’impact de la guerre sur sa rentabilité et sa croissance

Le constructeur automobile allemand BMW a prévenu ce mercredi mars que la guerre en Ukraine allait peser sur la rentabilité et les ventes en 2022. La raison invoquée est celle des interruptions de production provoquées par un manque d’approvisionnement depuis le pays, notamment en câbles.

« Sans l’impact de la guerre en Ukraine », le groupe aurait visé une marge entre 8% et 10% sur l’année pour sa branche automobile, mais s’attend désormais à 7-9%, contre 10,3% en 2021. Les ventes de voitures devraient se situer « au niveau de l’année dernière », le conflit amputant la « faible croissance » qui aurait été possible. Mais « la situation reste extrêmement dynamique, ce qui rend difficile de donner une prévision précise pour 2022 », prévient l’entreprise.

Le bénéfice avant impôts de BMW devrait toutefois « nettement progresser » cette année en raison d’un effet comptable de 7 à 8 milliards d’euros liée à la coentreprise chinoise Brilliance. En 2021, le bénéfice net de BMW a plus que triplé atteignant un résultat record de 12,5 milliards d’euros, tiré par une hausse du chiffre d’affaires malgré la pénurie de semi-conducteurs. Le groupe a notamment profité, comme d’autres dans le secteur, d’une hausse des prix à la vente et d’une préférence des clients pour les modèles plus chers ou mieux équipés.

Source Tribune

Challenges Radio

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