Cette conférence, qui sera ouverte par la Première ministre et le ministre du Travail, portera sur la « question des branches où la rémunération est inférieure au salaire minimum » et sur celle concernant « l’évolution des salaires et des revenus », a précisé le chef de l’Etat dans sa lettre aux chefs de partis à qui il a écrit vouloir proposer une simplification du recours au référendum.
Il y aura bien une « conférence sociale », a tranché Emmanuel Macron. Dans une lettre aux chefs de partis politiques, le président de la République a confirmé sa tenue en octobre. « Conformément aux règles du dialogue social, cette conférence sociale, qui se tiendra en octobre 2023 entre les partenaires sociaux, sera ouverte par la Première ministre et le ministre du Travail », assure ainsi le chef de l’Etat dans le courrier dont l’AFP s’est procuré une copie ce jeudi 7 septembre.
Il est également précisé qu’il y sera « question des branches où la rémunération est inférieure au salaire minimum » et de « l’évolution des salaires et des revenus ». L’exécutif entend, en effet, s’attaquer au problème des bas salaires, comme l’avait déjà expliqué le ministre de l’Economie Bruno Le Maire dimanche dernier.
Élargir à tous les salaires, « une erreur économique »
Cette conférence sociale est « la bienvenue », avait-il estimé, car il reste « à régler deux projets structuraux ». « Le premier problème est le nombre de branches dans lequel le salaire de référence est sous le Smic. C’est inacceptable. La deuxième question est celle des trappes à bas salaire ou la smicardisation qui résulte des allégements de charge », avait-il détaillant, ajoutant que, selon lui, « la pente des allégements entre le Smic et au-dessus du Smic est trop raide ».
« Au niveau du smic c’est 0% de charge et dès que vous commencez à augmenter les salaires, les charges augmentent de manière très forte jusqu’à atteindre 36% », avait-il encore ajouté.
Pour autant, le ministre, interrogé sur BFM, s’était dit contre l’élargissement de la conférence sociale à l’ensemble des salaires, y voyant « une erreur économique ». « Si vous décidez d’augmenter tous les salaires, il y avait une proposition qui était d’indexer les salaires sur l’inflation. Ça a l’air juste (…) mais cela va renchérir le coût du travail pour des entreprises qui vont dire « je ne peux pas suivre, je n’ai pas les moyens, je licencie », on va perdre des emplois », avait-il justifié.
Simplifier le recours au référendum
Par aillleurs, dans cette lettre, Emmanuel Macron a également indiqué vouloir proposer aux chefs de partis « dans les semaines qui viennent » une simplification du recours au référendum, dont il n’exclut pas l’utilisation sur le thème de l’immigration. Tout en reconnaissant que la discussion sur le sujet à Saint-Denis « n’a pas fait émerger de consensus », il estime que « cela permettra de poursuivre notre échange que je souhaite conclusif lors de notre prochaine rencontre » qui pourrait avoir lieu cet automne.
Emmanuel Macron avait réuni les chefs de partis et les présidents d’Assemblées dans ce qu’il avait nommé une « initiative politique d’ampleur » afin de dépasser les blocages liés à l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Avec AFP