Bourse : porté par l’optimisme, le CAC 40 franchit un nouveau record en séance

La Bourse de Paris retrouve ce jeudi des sommets et fait fi du ralentissement économique. L’indice vedette le CAC 40 a dépassé en fin de matinée son précédent record (7.384,86 points) établi le 5 janvier 2022 au terme du spectaculaire rebond des cours de Bourse après la crise du Covid-19. Mais ce regain de confiance des investisseurs n’est-il pas prématuré ?

Ni le risque de récession, ni le redémarrage tardif de la Chine, et ni la guerre en Ukraine et la crise énergétique ne semblent, pour l’heure, perturber les marchés. Ce jeudi, la Bourse de Paris a établi un nouveau record de valorisation, à 7.387,29 points. Les temps sont de fait à la détente sur la rémontée des taux d’intérêt opérée de manière drastique par les banques centrales, à l’image d’un responsable de la Banque centrale européenne (BCE) qui prône désormais un resserrement « par petites étapes ». Cela semble conforter les investisseurs.

Même certitude outre-Atlantique où Wall Street a aussi clôturé dans le vert la veille ; « le marché reste convaincu que la Fed ne va pas être trop agressive et que la fin du cycle de hausse des taux est en vue », a expliqué à l’AFP Peter Cardillo de Spartan Capital. La tendance est la même ailleurs en Europe, avec la Bourse de Londres qui a dépassé son précédent record de 2018 plus tôt dans le mois, tandis que Francfort se rapproche du sien.

Les champions du CAC engrange des bénéfices records

Surtout, dans un CAC 40 désormais dominé par le géant LVMH et ses exploits en 2022 sur le marché du luxe, les investisseurs sont rassurés par la résistance des grands groupes français, malgré le climat d’incertitude. Depuis le début de l’année, l’indice a gagné plus de 13%.

C’est ainsi le cas du constructeur automobile Renault, dont la valeur a augmenté 36% en 2023, de la publicité avec Publicis à +28,5% ou encore des banques comme BNP Paribas (+22,5%).

Après des bénéfices déjà historiques en 2021 (près de 160 milliards d’euros), les 40 entreprises sont parties sur les mêmes bases pour 2022 avec des records pour TotalEnergies (19 milliards d’euros), LVMH (14 milliards d’euros) ou BNP Paribas (10 milliards d’euros).

Le numéro 1 mondial du luxe ne cesse de grossir en Bourse. Première entreprise européenne à dépasser les 400 milliards d’euros de capitalisation boursière mi-janvier, il faudrait désormais débourser autour de 416 milliards d’euros pour racheter toutes ses actions.

L’Europe a aussi mieux résisté au ralentissement économique: la Commission européenne a même révisé lundi en hausse sa prévision de croissance pour la zone euro en 2023.

Trop haut, trop tôt ?

Cette montée des cours vers les hauteurs ne va pas sans susciter un peu de scepticisme de la part des observateurs du marché. Sur celui de la dette, les taux d’intérêt restent très élevés, en réaction aux mises en garde répétées des banquiers centraux pour qui la lutte contre l’inflation n’est pas terminée, ce qui pèse habituellement sur les cours.

« On a l’impression que le marché est déjà projeté sur la deuxième partie de l’année, qu’il considère que tout est déjà fait en terme de politique monétaire », observe Alexandre Baradez, analyste pour le courtier IG France.

Il pense que l’on assiste à un « rattrapage des investisseurs qui étaient en retard » et qui ont raté la première vague de hausse de la fin d’année 2022.

L’an passé, la guerre en Ukraine, l’inflation et le resserrement monétaire font plier l’indice qui boucle l’année en repli de 9,50% par rapport au 31 décembre 2021, année à l’issue de laquelle il avait bondi de 28,85%.

Un peu plus d’un million et demi de particuliers ont acheté ou vendu directement des actions en 2022, un chiffre élevé mais un peu moins qu’en 2021 qui fut une année record.

(Avec AFP)

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