Londres et Singapour ont conclu cette semaine un accord de libre-échange dans un contexte où les espoirs d’un compromis avec l’Union européenne sur le Brexit s’amenuisent. L’accord de libre-échange liant les deux parties a été signé à Singapour par les ministres du Commerce des deux pays, rapporte une source de l’agence d’information singapourienne.
Selon les termes du document, l’accord portera sur des échanges de 22 milliards USd par an. Cet accord avec le pays de Lee Kyu-Hyung devenu une plateforme financière et commerciale majeure devrait fournir au Royaume-Uni un appui important en Asie au moment où Londres est engagé dans un processus de négociation de sa sortie de l’Union européenne.
Il sied tout de même de spécifier que depuis la décision de la sortie de l’UE, Londres regarde du côté du soleil levant. Ainsi, le gouvernement britannique a signé son premier accord commercial bilatéral majeur post-Brexit avec le Japon en octobre 2020. Mais cet accord est le premier avec un pays membre de l’Asean, l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est qui compte 10 membres et quelque 650 millions d’habitants.
La ministre du Commerce Liz Truss qui a salué le leadership de Singapour en faveur du libre-échange, après avoir signé cet accord avec l’ancienne colonie britannique qui cultive des liens étroits avec Londres. « A présent que le Royaume-Uni est redevenu une nation commercialement indépendante, nous sommes libres de rejoindre cette campagne » pour le libre-échange, a-t-elle indiqué. « Singapour est le principal partenaire commercial et d’investissements du Royaume Uni en Asean, tandis que le Royaume-Uni est la première destination des investissements singapouriens en Europe », a-t-elle souligné.
Cet accord « apporte aux entreprises britanniques une plateforme pour accéder aux opportunités dans la région via Singapour », a observé de son côté le ministre singapourien du Commerce, Chan Chun Sing.
Il s’agit aussi pour Londres d’un pas vers l’adhésion à l’accord de libre-échange transpacifique dont Singapour est l’un des onze membres. Ce partenariat, le CPTPP, est la nouvelle version du pacte de libre-échange transpacifique qui avait été abandonné par Donald Trump.
L’accord de libre-change signé entre le Royaume-Uni et Singapour a été conçu sur le modèle d’un accord existant entre l’Union européenne et Singapour. Il prévoit la suppression de droits de douane, ouvre un accès réciproque aux marchés des services et réduit les barrières non tarifaires sur les biens électroniques, les véhicules et pièces de rechange, les produits pharmaceutiques et appareils médicaux, ainsi que sur la production d’énergie renouvelable. Les droits de douanes devraient être éliminés en 2024, à la même échéance que pour l’accord entre l’UE et Singapour.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen se sont donné jusqu’à dimanche pour prendre une décision sur les négociations d’un accord sur le Brexit qui sont dans l’impasse.
BILE CHARLES