L’organisme dédié à la régulation et la conservation des céréales se positionne comme l’un des bras séculier de l’Etat contre la famine et l’inflation, notamment face aux répercussions négatives de la crise sanitaire du COVID-19 et aux attaques terroristes de Boko Haram.
L’installation des nouveaux responsables à la tête de l’Office céréalier du Cameroun, en l’occurrence, le président du Conseil d’administration Djibrilla Nana, et le Directeur général Mohamadou Gassimou, a donné l’occasion au représentant du gouvernement, le ministre de l’Agriculture et du développement rural Gabriel Mbairobé, de repréciser les missions dévolues à cette institution étatique.
L’office agit comme centrale d’achat en intervenant sur les marchés des zones productrices et consommatrices de céréales en vue de créer un stock régulateur et de sécurité alimentaire. Un rôle de plus en plus crucial, au regard du contexte socioéconomique et politique difficile que traverse le Cameroun du fait de la pandémie du COVID-19, des attaques terroristes et des relents sécessionnistes.
Dans un récent rapport, le Programme alimentaire mondial (PAM) indiquait que près de trois millions de personnes seraient exposées à l’insécurité alimentaire au Cameroun. Une catégorie constituée en majorité par des populations vivant dans la partie septentrionale du pays en bute aux attaques de la secte terroriste Boko Haram, notamment les déplacés internes et les réfugiés, des victimes de la crise sociopolitique qui secoue les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest, mais également des personnes vulnérables à cause d’une conjoncture économique difficile renforcée par la crise sanitaire liée au Coronavirus.
Aussi, la constitution des denrées et leur stockage dans les magasins afin de permettre à l’Office céréalier de se déployer pleinement devrait constituer une priorité pour la nouvelle équipe dirigeante, principalement dans les régions de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord et du Nord où l’Office exploite déjà 44 magasins d’une capacité totale de 47 650 tonnes. Tenant compte des enjeux de l’heure, tout laisse croire qu’en plus d’agir sur 7 millions de personnes pour une prise en charge alimentaire, le nouveau Directeur général a confié que les missions seront étendues dans la partie méridionale du pays pour contribuer à la lutte contre la vie chère et la spéculation.
Sans oublier les répercussions dues à la sécheresse, aux inondations, aux attaques terroristes et autres, face à la crise sanitaire mondiale, l’Office céréalier attend plus de 330 millions de FCFA du gouvernement dans le cadre du dispositif de riposte contre le COVID-19 pour renforcer ses stocks. Entre 2015 et 2019, ce sont près de 32430 tonnes de céréales qui ont été reconstituées. Pour les deux prochaines années l’entreprise table sur une augmentation de 35000 tonnes de capacité de stockage de céréales.
M Bassong