Chine / États-Unis : Nancy Pelosi a atterri à Taïwan

La présidente de la Chambre des représentants et numéro 3 du gouvernement américain est arrivée mardi en Malaisie, deuxième étape d’une tournée asiatique au cours de laquelle elle pourrait faire une halte à Taïwan pour y rencontrer la présidente Tsai Ing-wen. L’hypothèse de cette éventuelle visite a fait chuter mardi les Bourses en Asie et en Europe, les investisseurs s’inquiétant des risques d’escalade avec la Chine qui a multiplié les avertissements ces derniers jours.

La tension est à son comble entre les États-Unis et la Chine. Mardi, l’hypothèse d’une visite probable et imminente à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, a fait chuter les Bourses en Asie, qui ont terminé en baisse. Les places européennes suivaient la même tendance : vers 13h40, Paris perdait 0,48%, Francfort 0,54% et Milan 1,06%. Londres stagnait à 0,10%.

Les investisseurs redoutent une déstabilisation de la région en cas de représailles chinoises à la venue sur l’île, de plus en plus probable, de la numéro trois du gouvernement américain, dans le cadre d’une tournée en Asie. Pékin considère l’île comme une partie de son territoire à réunifier, par la force si nécessaire, et a plusieurs fois mis en garde Washington contre une visite de la haute responsable qui serait vécue comme une provocation majeure.

Pékin et Moscou accusent les Etats-Unis

Ces derniers jours, les déclarations musclées de la Chine se sont multipliées à l’égard des Etats-Unis. Pékin a averti qu’une telle visite à Taïwan aurait « un impact politique considérable » et pourrait entraîner une réponse militaire. « Les Etats-Unis auront assurément la responsabilité (des conséquences) et devront payer le prix de leur atteinte à la souveraineté et à la sécurité de la Chine », a indiqué mardi devant la presse une porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying.

Dans la foulée des menaces chinoises, la Russie, allié majeur de la Chine, a accusé les Etats-Unis de « déstabiliser le monde ». « Tout ce qui est lié à (…) un possible déplacement à Taïwan est une pure provocation. Cela aggrave la situation dans la région et renforce les tensions », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

La presse évoque une visite de Taïwan mercredi

Après Singapour, la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, qui voyage à bord d’un avion militaire, a atterri mardi matin en Malaisie. Son itinéraire prévoit des étapes également en Corée du Sud et au Japon. Mais plusieurs titres de la presse internationale affirment cependant qu’une visite est prévue à Taïwan.

Le Financial Times a évoqué une rencontre entre la présidente de la Chambre des représentants américaine et la présidente de Taïwan mercredi. D’après CNN, la femme d’Etat américaine devrait atterrir à Taïwan dans les jours à venir et y passer la nuit. Le journal taïwanais Liberty Times, citant des sources anonymes, rapporte aussi que Nancy Pelosi atterrirait sur l’île mardi soir et rencontrerait la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, le lendemain, avant de repartir dans l’après-midi.

Possibles démonstrations de force

Pour appuyer message à l’égard des Etats-Unis, les militaires chinois ont diffusé lundi sur internet une vidéo au ton martial montrant des soldats criant qu’ils sont prêts au combat, des chasseurs en train de décoller, des parachutistes sauter d’un avion ou encore une pluie de missiles qui anéantissent diverses cibles. D’après la Maison Blanche, la Chine « semble se positionner » pour une démonstration de force militaire autour de Taïwan, qui inclurait des tirs de missiles, ou encore « d’importantes incursions aériennes », bien que la plupart des observateurs jugent faible la probabilité d’un conflit armé.

 

La Chine considère les visites de responsables américains à Taïwan comme des encouragements pour le camp indépendantiste de l’île. Washington n’a pas de liens diplomatiques officiels avec Taïwan mais est légalement tenu de lui fournir les moyens de se défendre. Une visite de Nancy Pelosi, critique de longue date de la Chine, interviendrait aussi dans un contexte de dégradation des relations entre Washington et Pékin.

Ne pas jouer « avec le feu » a averti Pékin

Lors d’un appel téléphonique jeudi dernier, le président chinois Xi Jinping avait averti son homologue américain Joe Biden que Washington devait respecter le principe d’« une seule Chine » et que « ceux qui jouent avec le feu y périront ». De son côté, Joe Biden avait précisé à Xi Jinping que la politique américaine à l’égard de Taïwan n’avait pas changé et que Washington s’opposait fermement aux efforts unilatéraux visant à modifier le statu quo ou à compromettre la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan.

Si cette visite se confirme, la présidente de la Chambre des représentants serait la plus haute responsable américaine à visiter Taïwan depuis son prédécesseur Newt Gingrich en 1997.

(Avec AFP et Reuters)

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