Corruption : Glencore va payer 180 millions de dollars à la RDC pour couvrir 11 ans de méfaits présumés

Le géant anglo-suisse des mines entend ainsi solder les litiges émanant des réclamations « présentes et futures » liées aux actes de corruption présumée par Glencore entre 2007 et 2018. Un accord a été signé avec l’Etat.

Après avoir trainé une image quelque peu écornée depuis plus d’une décennie pour ses activités en République démocratique du Congo (RDC), Glencore met la main à la poche. Le trader minier anglo-suisse a signé un accord avec l’Etat congolais pour lui verser 180 millions de dollars pour couvrir « toutes les réclamations présentes et futures découlant de tout acte de corruption présumé par le groupe Glencore en RDC entre 2007 et 2018 », soit sur 11 ans, annonce la firme dans un communiqué ce lundi 5 décembre. Le groupe précise que cela concerne aussi bien les dossiers suivis par la justice congolaise que ceux tenus par la justice américaine.

Une affaire d’image

Pour son président, Kalidas Madhavpeddi, cet accord permet de « faire face aux conséquences de la conduite passée » du groupe minier en terre congolaise. « Glencore est un investisseur de longue date en RDC. Il a activement promu son programme d’éthique et de conformité en RDC ces dernières années et se réjouit de continuer à travailler avec les autorités de la RDC et d’autres parties prenantes pour faciliter la bonne gouvernance et les pratiques commerciales éthiques dans le pays », a-t-il déclaré.

Pleinement actif en RDC depuis 2007, Glencore -via ses deux sociétés Mutanda Mining et Kamoto Copper Company- y exploite le cobalt et le cuivre, des minerais stratégiques précieux pour la planète. A partir d’un moment, la firme a vu son image considérablement écornée par des accusations de corruption chiffrée à plusieurs dizaines de millions de dollars, impliquant parfois des noms controversés de l’industrie comme celui du tycoon israélien Dan Gertler. Les poursuites à la fois en RDC, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni se sont enchainées.

Suite au départ de son ancien directeur général Ivan Glasenberg, le groupe a amorcé le déploiement d’un programme d’éthique et de conformité, en vue de redorer son image.

Sur quelles bases le montant de 180 millions de dollars a-t-il été retenu pour couvrir les réclamations « présentes et futures » autour de onze années d’activité ? La question se pose, d’autant qu’aux Etats-Unis, la justice lui a collé une amende de plus de 1 milliard de dollars.

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