Le géant du textile ivoirien et de la fabrication de pagnes, Uniwax, entité du groupe hollandais Vlisco, fait face à une grève de ses employés depuis le 2 mars 2021. Ces derniers, bandeaux rouges aux poignets ou autour de la tête, ont encore manifesté pacifiquement ce mercredi 3 mars, à quelques encablures de l’entrée principale de l’usine située à la zone industrielle de Yopougon (à l’ouest d’Abidjan).
« Nous sommes entrés en grève après un préavis. Nous avons été reçus par le patronat, gestionnaire de l’entreprise uniwax les 11 et 12 février 2021. Nous avons été informés, à travers une circulaire, d’une augmentation du salaire. Après une rencontre entre les syndicalistes et les patrons, il ressort que nous devons obtenir 2% d’augmentation de salaire générale et 2% en guise de mérite selon la notation de chaque chef de section. Ce qui n’est pas du goût des travailleurs, parce que ce pourcentage ne représente rien face à la cherté de la vie. Pour un salaire de base de 100.000 FCFA, cette augmentation tourne autour 2.000 FCFA », déplore Aka Anoh Aimé, délégué du personnel.
Selon cet employé de l’entreprise, qui décrit le non-respect de la RSE, les travailleurs en grève ont eu écho des performances économiques d’Uniwax sans oublier ses voyants verts à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). Pour ce faire, Aka Anoh réclame pour l’ensemble de ses collègues, « une augmentation de salaire en valeur absolue et non plus en pourcentage ». Mais, dit-il, jusqu’à ce jour, la direction générale est restée de marbre face à leurs préoccupations. Donc, les employés engagent une grève illimitée jusqu’à ce que le salaire soit révisé.
« Le salaire minimum dans cette entreprise vaut à peine 100.000 F CFA. L’employé qui fait 40 ans de service, se retrouve à la retraite avec 1 million ou 800.000 F CFA. La CNPS, Caisse nationale de prévoyance sociale, prélève près de 26.000 ou 20.000 comme pension. Avec une telle grille salariale qui date des années 80, nous avons demandé à l’employeur un rattrapage de salaire de 278.000 Fcfa qui sera ensuite étudié », indique pour sa part Brou Nguessan, mécanicien au service entretien.
Contactés, des cadres de l’entreprise ont refusé de se prononcer sur le dossier. Après plusieurs insistances pour une rencontre d’échange, nous avions appris que la direction générale s’est déportée à l’inspection du travail avec d’autres syndicats en vue d’un règlement de la crise qui commence à perturber le calendrier de la clientèle.
Par Issouf Kamgaté