La 4ème édition du « Petit-déjeuner de l’innovation » du Fonds pour la science, la technologie et l’innovation (FONSTI) organisée ce mercredi 23 février 2022 à Abidjan, a planché sur le rôle des incubateurs dans la promotion de l’innovation en Côte d’Ivoire.
Selon le secrétaire général du FONSTI, Dr Sangaré Yaya, le besoin de soutenir les incubateurs pour créer des emplois dans tous les secteurs et en particulier la valorisation économique des résultats de la recherche scientifique est essentiel. Car, dira-t-il, depuis 60 ans, à l’exception du secteur agricole, nombre d’Ivoiriens sont »enfermés dans un paradigme », celui d’une recherche scientifique exclusivement académique dont les résultats restent sans impact sur le développement socio-économique. Or, selon Dr Sangaré, pour devenir des »géants » comme la Corée du sud, la Malaisie…, la recherche scientifique en Côte d’Ivoire doit impacter les conditions de vie des populations tout en contribuant au développement. C’est pourquoi, il est persuadé que « l’innovation et l’entrepreneuriat seront effectivement les moteurs fondamentaux de l’économie ». Ainsi, il propose une intervention des incubateurs dans l’écosystème, pour rompre avec l’ancienne méthode afin d’amorcer efficacement le chemin du développement par la création de richesses et d’emplois via les incubateurs qu’il considère comme un tremplin de la recherche et de l’économie qui ouvrira des portes du développement aux chercheurs par le biais de leurs travaux.
Le fondateur Co-Gérant d’Incubivoir, Kouassi Hermann, qui a exposé sur le thème « Importance des incubateurs dans la création d’entreprises », a invité les jeunes à mettre en évidence leur esprit de créativité soutenu par leur abnégation pour visiter les centres d’incubation afin de partager leurs connaissances et vivre de nouvelles expériences à travers de nouveaux défis dans un cadre autre que le leur.
Pour sa part, la directrice Exécutive de Comman-Ya, Pervenche Aliman, a instruit l’auditoire sur le rôle des incubateurs dans le domaine de l’innovation et de l’entreprenariat. Elle soutient que les jeunes et les femmes qui font preuve de volonté, peuvent disposer de financement ou pas, mais ont besoin d’incubation pour l’évolution et le changement d’échelle des PME déjà existantes.
Les intervenants ont révélé qu’à l’exception de quelques incubateurs privés ou publics, la plupart sont soutenus par des programmes et financements étrangers; en l’occurrence la coopération allemande GIZ, l’Agence Américaine l’USAID… C’est pourquoi ils ont invité à une volonté politique nationale même si une loi sur le rôle de l’incubateur baptisée « Ivorian start up act » existe, comme c’est le cas au Sénégal et en Tunisie.
Séance tenante, Dr Sangaré a émis l’idée d’une signature d’accord entre le FONSTI et des incubateurs pour animer des conférences dans les universités afin d’expliquer aux étudiants l’urgence et l’intérêt de l’entrepreneuriat.
C. Kacou