Arrivé le 17 juin 2021 aux environs de 16h20 à l’aéroport Félix Houphouët Boigny d’Abidjan, après 10 ans d’absence sur le territoire ivoirien, Laurent Gbagbo a été accueilli en liesse populaire. Mais l’ex-président a refusé le pavillon présidentiel que lui avait accordé son successeur, Alassane Ouattara.
Selon certains proches, apprenant que des militants de son bord étaient dispersés par des gaz lacrymogènes, Laurent GBAGBO a donc choisi de manifester son mécontentement en refusant de passer dans la loge présidentielle.
Mais la raison semble encore loin, car l’atmosphère était lourde à l’aéroport entre les pro-Simone, l’épouse de Laurent Gbagbo, et les pro-Nadi Bamba, avec qui le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) est marié coutumièrement depuis une vingtaine d’années.
Tout est parti d’une déclaration quelque peu surprise de Me Dadjé Rodrigue, avocat de Simone Gbgabo, qui s’est dit choqué, dans un tweet, que Léon Monnet, le coordonnateur général de l’organisation de l’accueil de l’ex-président, ait conseillé à l’ex-première dame, sous ordre de Laurent Gbagbo lui-même, de ne pas se rendre à l’aéroport. Mais le jour-J, Simone a répondu dans une capsule vidéo sur Facebook qu’elle s’y rendra mordicus pour accueillir son époux, avec qui elle a partagé des moments de lutte. Attendant impatiemment donc au salon présidentiel Laurent Gbagbo, Simone apprend que l’itinéraire et le programme de Laurent Gbagbo ont changé. De source protocolaire, Nadi Bamba était à la manœuvre pour éviter l’ex-députée du FPI d’Abobo. Mais, à la grande surprise, Simone se retrouve par l’autre sortie où devait passer son époux. Dans un cafouillage et des bousculades indescriptibles, Simone Gbagbo réussit à faire des accolades avec Laurent Gbagbo. Qui s’est par la suite engouffré dans le véhicule Pick up avec Nadi Bamba pour quitter les lieux et rejoindre le QG de campagne à Cocody Attoban.
Des chefs coutumiers, personnalités politiques, membres du bureau politique du FPI et EDS ainsi que des chefs religieux et artistes qui attendaient sereinement Laurent Gbgabo sous les chapiteaux dressés pour l’accueil, n’ont pas pu communier avec «Seplou ». «Ils ont été tous driblés », selon un militant.
Par Charles BILE