Cryptomonnaies : l’Etat de New York interdit le minage utilisant des énergies fossiles

Le minage de cryptomonnaies utilisant de l’électricité provenant d’énergies fossiles vient d’être interdit suite à la promulgation d’une loi, mardi, dans l’Etat de New-York. Le minage de ces actifs numériques, qui s’échangent via un réseau informatique appelé blockchain, est, en effet, accusé de consommer beaucoup d’électricité et de polluer lorsque cette électricité provient de la combustion d’énergies fossiles.

Coup dur pour le Bitcoin. Les mineurs, autrement dit les internautes qui s’occupent de valider les transactions en bitcoin et autres cryptomonnaies, viennent de voir leur activité interdite dans l’Etat de New-York si elle utilise de l’électricité produite à partir d’énergies fossiles.

L’interdiction fait suite à la promulgation, mardi, par la gouverneure démocrate Kathy Hochul d’un texte de loi voté au printemps par le parlement de l’Etat de New-York. Ce texte prévoit un moratoire visant les activités de minage quand elles consomment des énergies fossiles. La décision est historique puisque l’Etat de New-York est le premier à suspendre tout ou partie de ces activités. Elle a notamment été poussée par le fait que plusieurs sociétés spécialisées dans le minage ont repris, ces dernières années, de vieilles centrales électriques dans cet Etat américain pour faire fonctionner leurs machines servant à valider des transactions de cryptomonnaies.

La forte consommation d’électricité du minage de cryptomonnaies

Certains actifs numériques inscrits sur une blockchain sont accusés de consommer beaucoup d’électricité. En cause, le fonctionnement même du minage qui utilise la méthode dite proof of work ou « preuve de travail ». Cette dernière consiste à faire effectuer par un ordinateur une série de calculs complexes le plus rapidement possible pour être désigné vainqueur et se voir attribuer le droit de valider une série de transactions en cryptomonnaies afin de gagner une ou plusieurs unités de cryptomonnaies. Or, plus il y a de mineurs en compétition, plus il est difficile de gagner. Les mineurs doivent donc acheter des cartes graphiques et autres machines permettant de faire des calculs informatiques. Des machines qui sont, aujourd’hui, très consommatrices d’électricité.

Selon le cabinet spécialisé Digiconomist, le minage ou création d’un bitcoin, la cryptomonnaie la plus populaire au monde, nécessite environ 1.150 kilowattheures, soit la consommation moyenne d’un foyer américain durant 40 jours. Un indice développé par l’université de Cambridge montre que ce 23 novembre, le minage de Bitcoin consomme 90 térawattheures par an, soit près d’un quart de la consommation d’électricité française en 2019 qui était de 473 tera térawattheures d’après EDF.

Il est néanmoins possible de ne pas passer par le minage et sa méthode de la « preuve de travail » trop gourmande en électricité. De nombreux réseaux de cryptomonnaies sont en effet passés à la validation par proof of stake ou « preuve d’enjeux » qui ne nécessite pas de réaliser des calculs avec des machines énergivores. De nombreuses cryptomonnaies comme la deuxième plus importante, Ethereum, sont déjà passées à cette nouvelle méthode de validation. Bitcoin, en revanche, reste rattaché à la preuve de travail et est donc toujours très consommateur d’électricité.

Le minage dans le viseur des autorités

Ce moratoire suivi d’une interdiction temporaire du minage doit laisser le temps à l’Etat de New York de procéder à une évaluation de l’ampleur de l’impact de cette activité sur son territoire.

Le minage de cryptomonnaies a déjà été interdit dans plusieurs pays comme la Chine en juin 2021. Jusqu’à cette date, le pays était, de très loin, le leader mondial de la création de devises virtuelles. Une place qui est depuis revenue aux Etats-Unis désormais premier producteur mondial de cryptomonnaies, en accueillant notamment les mineurs chinois.

En Europe aussi, certains pays ont banni le minage en preuve de travail comme le Kosovo en janvier 2022. Ce dernier a notamment décidé d’interdire cette activité en raison de ses problèmes d’approvisionnement en énergie qui ont provoqué de fréquentes coupures de courant. La crise énergétique qui touche actuellement le monde risque de pousser d’autres pays à interdire le minage des cryptomonnaies.

(Avec AFP)

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