Défense: le Japon, le Royaume-Uni et l’Italie s’allient pour développer un avion de combat

Members of a Japanese Marine Honor Guard stand in formation aboard a Japanese war ship, one of the three war ships that arrived at the port of Callao, west of Lima on September 14, 2011. Three units, the JS Kashima (TV-3508), JS Mineyuki (DD-124) and JS Asagiri (TV-3516) of the Japanese Maritime Self Defense Force (JMSDF) Training Squadron visit Peru to share their experiences with peers and participate in Peruvian protocol ceremonies. AFP PHOTO/CRIS BOURONCLE

Le Japon va collaborer avec le Royaume-Uni et l’Italie pour développer un avion de combat de nouvelle génération d’ici à 2035, ont annoncé vendredi les trois pays, alors que l’archipel nippon cherche à renforcer sa stratégie de défense dans un contexte géopolitique tendu.

La guerre en Ukraine et l’accentuation des tensions géopolitiques à travers le monde poussent les Etats à se réarmer. Partout, les budgets défense augmentent et de nouveaux programmes militaires voient le jour. Notamment dans la défense aérienne. Une semaine après l’annonce d’Airbus et de Dassault Aviation d’un partenariat permettant au projet d’avion de chasse du futur, SCAF, de franchir une étape cruciale, le Japon, le Royaume-Uni et l’Italie ont annoncé ce vendredi qu’ils allaient développer un avion de combat de nouvelle génération d’ici à 2035, dans le cadre d’un programme baptisé GCAP (Global Combat Air Programme). Ce futur avion de combat succèdera à l’avion de chasse Mitsubishi F-2, conçu par Mitsubishi Heavy Industries avec l’américain Lockheed Martin et mis en service en 2000. L’industriel japonais, le britannique BAE Systems et l’italien Leonardo seront au centre du nouveau projet, selon le quotidien économique japonais Nikkei.

Alliance inédite

Cette alliance est inédite puisque c’est la première fois que Japon, dont la stratégie de défense est lourdement dépendante de son allié américain, s’associe avec des pays européens dans le domaine de la défense. Mais les menaces grandissantes à ses frontières, de la Corée du Nord à la Chine en passant par la Russie après l’invasion de l’Ukraine, le poussent à chercher à accroître fortement ses capacités de défense. Tokyo a annoncé cette semaine qu’il comptait augmenter ses dépenses militaires de 56% sur la période 2023-2027, par rapport aux cinq exercices précédents, et porter le budget de sa défense à 2% du PIB national d’ici à 2027, contre 1% maximum jusqu’à présent. Un tel objectif est controversé dans ce pays doté d’une Constitution pacifiste depuis 1947, laquelle limite grandement les moyens et les missions de son armée.

Objectif : un prototype d’ici à 2035

Les détails concernant le coût du projet n’ont pas encore été finalisés, selon un responsable du ministère japonais de la Défense qui a précisé que la production devrait commencer vers 2030 ou 2031 afin de pouvoir déployer un prototype d’ici à 2035. Son développement devrait notamment intégrer les avancées du projet d’avion de combat Tempest, porté par le Royaume-Uni, et dont un pré-prototype est annoncé « dans les cinq prochaines années ».

« Nous sommes déterminés à défendre l’ordre international libre, ouvert et basé sur des règles, ce qui est plus important que jamais à une période où ces principes sont contestés et où les menaces et les agressions vont en augmentant (…). Etant donné qu’il est crucial de défendre notre démocratie, notre économie et notre sécurité et de protéger la stabilité régionale, nous avons besoin de partenariats solides en matière de défense et de sécurité, étayés et renforcés par une force de dissuasion crédible », ont déclaré les trois pays dans un communiqué.

Le Japon, Royaume-Uni et Italie disent avoir conçu le programme GCAP comme une base de coopération avec d’autres pays, insistant dans leur communiqué sur son « interopérabilité future avec les Etats-Unis, l’Otan et nos partenaires à travers l’Europe, l’Indo-Pacifique et dans le monde ».

« Les Etats-Unis soutiennent la coopération en matière de sécurité et de défense du Japon avec des alliés et partenaires partageant les mêmes valeurs (…) pour le développement de son prochain avion de combat », a souligné un communiqué commun du département américain de la Défense et du ministère de la Défense nippon.

Les deux pays discutent notamment ensemble de « systèmes autonomes » qui pourraient être complémentaires du projet d’avion de combat japonais et sont convenus de « commencer une coopération concrète dans le courant de l’année prochaine », permettant « des réponses conjointes aux menaces futures » dans la région Asie-Pacifique, ajoute ce communiqué.

Inquiétudes en Allemagne à propos de la commande prévue de F-35

Le ministère allemand de la Défense a récemment soulevé des inquiétudes concernant l’achat prévu de chasseurs américains F-35 dans le cadre de la modernisation de son armée, selon un document dont l’AFP a pris connaissance. Berlin avait annoncé en mars l’achat de 35 exemplaires de cet avion fabriqué par Lockheed Martin, aux côtés de 15 Eurofighter, pour remplacer une partie de sa flotte vieillissante de chasseurs Tornado.

Un choix lié à la guerre en Ukraine, avait alors expliqué Berlin en disant continuer à miser à plus long terme sur l’avion de combat européen (SCAF). Mais le ministère de la Défense soulève des inquiétudes liées à des « délais et coûts additionnels » éventuels pour cette commande de près de dix milliards d’euros, selon un courrier classifié adressé à la commission parlementaire du budget. Les facteurs de risque tiennent au travail de mise à niveau des terrains d’aviation nécessaire pour accueillir les F-35 ainsi qu’aux exigences de sécurité et aux problèmes éventuels pour l’approbation des opérations de vol en Allemagne, selon ce courrier.

Un porte-parole du ministère de la Défense a assuré qu’il y aurait « une coopération étroite » avec le Parlement et une « clarification » de ces questions. La commission du budget appartenant aux trois partis de la coalition gouvernementale, doit en principe approuver le 14 décembre une première tranche de financements pour le projet. Selon le document  préparé pour la commission par le ministère des Finances en se fondant sur des évaluations du ministère de la Défense, il existe des doutes sur la capacité d’achever d’ici à 2026 et le début de la livraison des chasseurs les travaux nécessaires sur la base aérienne de Buechel censée les accueillir.

Il existe également un risque que les approbations des opérations de vol des F-35 en Allemagne ne puissent être obtenues dans les temps faute de disposer des documents nécessaires, estime-t-il encore. Cela signifierait que les vols pourraient n’être opérés qu’avec des restrictions.

Le document cite d’autres facteurs qui pourraient provoquer des coûts supplémentaires, comme l’inflation, les fluctuations des taux de change entre le dollar et l’euro ou la hausse des coûts de production. Les coûts de ces avions doivent être financés à partir d’une enveloppe exceptionnelle de 100 milliards d’euros annoncée pour moderniser son armée par l’Allemagne fin février après l’invasion russe en Ukraine.

 

Un nouveau bombardier furtif B-21 pour les Etats-Unis

Les Etats-Unis ont dévoilé la semaine dernière leur nouveau bombardier stratégique furtif, le B-21 « Raider », un appareil capable d’être opéré sans équipage et de conduire des frappes nucléaires de longue portée, tout comme d’utiliser de l’armement classique.

Le Pentagone prévoit de se doter d’au moins 100 exemplaires de ce nouvel avion high tech, conçu par l’industriel Northrop Grumman, a indiqué Ann Stefanek, une porte-parole de l’armée de l’air. L’appareil, effectuera son premier vol en 2023. L’avion, qui devrait coûter presque 700 millions de dollars par exemplaire, est le premier bombardier commandé par l’armée américaine depuis des décennies. Il doit progressivement remplacer les modèles B-1 et B-2, des bombardiers dont les premiers décollages remontent à la Guerre froide. Le B-21 va ainsi devenir un élément clé de la « triade nucléaire » américaine, composée de missiles et de bombes qui peuvent être lancées depuis la terre, la mer ou l’air. Le bombardier offrira notamment la possibilité d’être piloté sans équipage à bord. L’armée américaine n’a toutefois encore « pris aucune décision pour voler sans équipage », selon Ann Stefanek, une porte-parole de l’armée de l’air

L’avion présente également une « architecture ouverte » qui doit lui permettre d’accueillir facilement de futures avancées technologiques.

Comme la plupart des modèles récents de l’armée américaine, notamment les avions de chasse F-22 et F-35, le B-21 sera furtif.

Cette technologie, qui permet de minimiser la détection d’un appareil par les radars, grâce à la forme de l’avion et à ses matériaux, existe depuis des décennies. Mais selon le fabricant Northrop Grumman, le bombardier sera un avion « furtif de nouvelle génération », qui emploie « de nouvelles techniques et matériaux» encore non divulgués. Son surnom, « Raider », est inspiré du raid mené par le colonel James Doolittle pour bombarder Tokyo en 1942, la première frappe américaine sur le sol japonais lors de la Seconde Guerre mondiale, en représailles à l’attaque de l’aviation japonaise sur la base de Pearl Harbor à Hawaï un an plus tôt.

(Avec AFP)

Challenges Radio

Read Previous

Le Premier Ministre Patrick Achi lance les travaux de construction de 40 marchés de proximité

Read Next

Le télétravail détruit l’économie du Royaume-Uni, selon James Dyson

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.