Dans une interview accordée à notre chaine, Martin Piechowski, président de Chronopost (groupe La Poste), leader de la livraison express en France de colis de moins de 30 kg, explique sa vision de l’évolution du e-commerce en France, les grands défis à relever pour le secteur de la logistique, et la stratégie qu’il entend déployer pour continuer la croissance de son entreprise. Pour lui, « la progression du commerce électronique est une tendance de fond irrésistible qui va forcément impacter dans le temps l’ensemble du commerce physique en France » .
Challengesradio.net: Comment la crise du Covid-19 a-t-elle accéléré le e-commerce ?
MARTIN PIECHOWSKI – Au cours du premier confinement, du 13 mars au 10 mai 2020, la demande a explosé car tous les commerces étaient fermés et les services de livraison sont restés en activité. L’activité des entreprises s’est arrêtée pendant cette période, mais elle a été compensée par celle des particuliers. En 2020, nous avons augmenté de 20% le nombre de livraisons, mais, de mi-mars à mi-juin, nous l’avons triplé. Ensuite, les choses se sont normalisées. Nous étions la deuxième ligne qui a permis à la France de résister.
Comment se traduit la croissance du e-commerce dans votre activité ?
Il y a une progression continue de notre activité. Chronopost a doublé son chiffre d’affaires au cours des six dernières années pour atteindre 1,850 milliard d’euros en 2021, en hausse de 10% par rapport à 2020 qui était une année de forte progression en raison des deux confinements. Par rapport à 2019, la progression est même de 20%. Cette croissance est clairement tirée par le e-commerce. Car, si la livraison aux entreprises continue de se développer, celle destinée aux particuliers progresse plus rapidement. Notre croissance organique est de 5 à 10%, tandis que celle du e-commerce est de 20%. À tel point que le e-commerce représente aujourd’hui 60% de notre chiffre d’affaires, contre 25% il y a une dizaine d’années. Cette tendance va continuer. En 2022, nous prévoyons d’atteindre 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, puis 2,5 milliards en 2025 en raison d’une croissance annuelle estimée entre 5 et 10% d’ici-là.
BILY Charles ASSINI