Espagne, Portugal, Italie et Grèce ont su mener d’importantes réformes économiques dont ils engrangent les fruits. Des résultats encourageants, qui profitent à toute l’Union.
Quelle pirouette de l’histoire. Force est de constater que le dynamisme économique européen se manifeste aujourd’hui du côté de ceux que l’on appelait autrefois, avec un brin de condescendance, la « périphérie », ou, pire encore, les Pigs (Portugal, Italie, Grèce, Espagne). Sur le plan politique, leurs gouvernements tiennent bon, à l’image du socialiste Antonio Costa qui a obtenu la majorité absolue aux législatives portugaises le 30 janvier dernier, évitant ainsi d’avoir à bricoler une coalition hétéroclite, souvent étouffante. En Grèce, l’idole politique incontestée est le Premier ministre de centre droit Kyriakos Mitsotakis. Et même si Mario Draghi a échoué dans sa tentative d’accéder à la présidence de la République italienne, le fait qu’il reste Premier ministre constitue une excellente nouvelle pour la Péninsule. Qu’il soit considéré comme la seule personnalité à même de pouvoir tenir la barre dans les eaux agitées de la politique transalpine ne fait que renforcer son prestige déjà considérable.
Le plus remarquable est que ces Pigs parviennent à engranger les succès politiques tout en menant des réformes dans des économies jugées jusqu’alors immuables. Depuis 2015, le Portugais Costa a acquis la réputation d’un homme de gauche capable d’équilibrer un budget. Les technocrates italiens sont en train de remanier un système judiciaire à bout de souffle et de réduire des retraites trop généreuses – des réformes urgentes et nécessaires auxquelles les gouvernements précédents ont soigneusement évité de s’attaquer. L’Espagne, avec une direction politique plus indisciplinée, a apporté des modifications utiles à son marché du travail.
Source la rédaction