Encourager les acteurs privés et publics dans le financement des grands projets digitaux africains

Le continent africain est aujourd’hui considéré comme un réservoir de jeunes talents prometteurs dans le secteur du digital. En témoignent par exemple les récents événements portant sur cette thématique : l’Africa Digital Economy Forum ou encore la Digital Africa 2021.

Bien que la transformation numérique ne soit pas un sujet nouveau, son caractère fondamental dans nos vies quotidiennes, – parce que stratégique -, a surtout été mis en exergue ces dernières années avec la pandémie de Covid-19. Dans cette optique, il est urgent et crucial d’encourager les acteurs privés et publics à investir dans le financement de projets digitaux afin de relever les nombreux défis du continent.

La pandémie de Covid-19 a souligné le rôle majeur que la transformation digitale est amenée à jouer en Afrique dans les prochaines années, à l’heure où les enjeux de connectivité et d’accès à Internet se multiplient. Alors que le continent est entré dans une phase de récession, le numérique apparaît comme un levier et un pilier de la relance économique de l’Afrique, en permettant la création d’emplois, en stimulant le développement et l’innovation, en dynamisant la croissance économique et l’avènement d’une économie numérique; tout en soutenant la compétitivité des Etats.

En effet, les statistiques montrent qu’un investissement de 1 dollar dans les technologies numériques peut mener vers une croissance de 3 dollars dans la digitalisation de l’industrie, et que les retombées numériques correspondantes peuvent contribuer à 20 dollars de PIB. L’économie numérique représente 15,5 % de l’économie mondiale et ce chiffre atteindra 25 % en 2025. Ainsi, la mise en place de projets digitaux ne peut donc avoir qu’un impact positif sur l’ensemble des communautés, notamment sur celles qui sont les plus vulnérables.

Cependant, si les différentes réponses du continent apportées à la crise en termes d’innovations et de créativité numériques attestent du fort potentiel africain en termes de digitalisation, de nombreuses faiblesses empêchent les pays d’exploiter pleinement leur potentiel digital.

Encourager les stratégies nationales sur le numérique avec des partenariats public-privé efficaces

Aujourd’hui, pour de nombreux d’Etats africains, le digital et ses applications représentent moins de 10 % du PIB. Il est pourtant intéressant de constater que de nombreux pays ont élaboré des stratégies nationales sur le numérique : l’Egypte avec « Digital Egypt » et le Sénégal avec « Sénégal Numérique 2025 ». Cela souligne une véritable volonté étatique, qu’il faut continuer à encourager, d’investir dans les stratégies et infrastructures numériques. Ces investissements publics doivent permettre l’accession à une souveraineté numérique pleine et entière – et donc, à termes, à une souveraineté nationale. C’est notre volonté chez Huawei en tant que partenaire de ces pays.

En effet, dans la réalisation de ces stratégies ambitieuses, la collaboration et la coordination d’acteurs publics et privés est primordial. Sans l’expertise de ces derniers en amont des grands projets d’infrastructures, les Etats ne peuvent pleinement accompagner et implémenter les phases 1 de ces réalisations. D’où l’importance des partenariats public-privé contractuels permettant une plus grande performance des projets digitaux publics en tirant parti de l’expertise et du savoir-faire apportés par le secteur privé.

Prenons en ce sens l’exemple de Huawei – exemple qui s’applique à beaucoup de groupes spécialisés comme Atos pour ne citer qu’eux. Notre Groupe a ainsi livré un centre de données au Sénégal en 2021 et nous sommes impliqués dans d’autres projets de ce type au Zimbabwe, en Zambie, en Tanzanie ou encore à Madagascar. À chaque fois – en plus de fournir des infrastructures adaptées, de qualité et sécurisées – Huawei s’attache également à effectuer un transfert de connaissances afin de rendre pleinement autonomes les Etats dans la gestion de leurs données et ainsi accompagner leur souveraineté numérique. Cela passe notamment par la formation de nouveaux talents locaux avec le développement et la promotion des compétences pour assurer la pérennité de ces infrastructures numériques ; d’autant plus que ces talents représentent des enjeux et avantages majeurs en termes de développement socioéconomique pour les Etats.

Je note enfin une véritable volonté politique au niveau panafricain à travers l’engagement de nombreux chefs d’Etats sur le développement du numérique. Cette dynamique se concrétise par l’alliance Smart Africa, réunissant 32 Etats africains, avec pour objectif de créer un environnement politique et réglementaire propice à l’investissement et la création de partenariats public-privé dans le développement des grands projets digitaux du continent tout en encourageant l’employabilité dans le secteur. Smart Africa entend ainsi favoriser l’évolution de ses pays membres vers une économie fondée sur les technologies de l’information et de la communication avec pour ambition d’accroître la compétitivité de l’Afrique dans l’économie numérique et mondiale.

Ainsi les départements ministériels et les établissements publics africains pourront accélérer et multiplier leurs efforts de modernisation des infrastructures TIC (technologies de l’information et de la communication). En accompagnant cette volonté de travailler sur des chantiers d’infrastructures numériques nationaux qui consistent à mettre en place un environnement propice nous permettrons l’accélération de la transformation digitale du continent à travers l’investissement public pour le développement de Data center, Cloud, points d’accès à Internet, équipement IT, etc…

Encourager les partenariats public-privé et les financements de projets digitaux nationaux permettront aux Etats de garantir leur souveraineté sur le numérique et plus largement d’accélérer l’avènement d’une économie numérique compétitive et africaine.

(*) Vice-Président exécutif de Huawei Northern Africa

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