Entretien avec Lauretta Muinda, CEO de Karibu Wote (Pty) Ltd

Propos recueillis par Rodrigue Fénelon Massala


Ingénieur diplômée en management  de l’université de Johannesburg, Lauretta  Muinda  se définit  comme une femme multidimensionnelle  qui  a l’ambition d’être la première femme d’affaire congolaise leader dans la sous-traitance et le catering  minier. La jeune entrepreneure, hôtelière, sponsor de l’émission “The Voice Afrique Francophone” s’est entretenue avec notre rédaction


Pouvez –vous brièvement nous parler de vos activités en tant que femme d’affaire ?

Je suis à la tête de Karibu Wote (Pty) Ltd, une entreprise légalement établie en Afrique du Sud et en RDC. Il s’agit d’une société internationale qui couvre différents secteurs d’activité comme la restauration, les magasins d’alcools en ligne, l’immobilier, l’hébergement, la construction, les achats, les services de financement de projets, les conseils en investissement, la gestion de projets et les projets caritatifs.

Quel est  votre challenge ?

C’est d’être au cœur de plusieurs contraintes comme :

-la complexité des procédures pour l’obtention des financements auprès des différents bailleurs (Banques, Société de financement, fonds d’investissement…),

  • l’acquisition des contrats ou de certaines opportunités qui s’obtiennent parfois de bouche à oreille, sans publication, par des canaux officiels.
  • la récente crise sanitaire qui a ralenti l’activité économique et  restreint nos mouvements entre différents pays.

Vous avez commencé l’entreprenariat en Afrique du Sud. Depuis un moment vous faites la navette entre Lubumbashi  et Johannesburg. Qu’est-ce qui explique cela ?

Il faut d’abord savoir que Karibu Wote (Pty) Ltd a commencé ses activités en Afrique du Sud avec Karibu Wote Restaurant qui offre principalement de la cuisine et des spécialités Sud-africaines, Congolaises, nigérianes et kenyanes.

Ce restaurant accueille les opérateurs économiques et politiques de divers horizons, les touristes et les locaux.

Dans le cadre de notre projet d’expansion, nous avons décidé d’étendre nos activités de restauration en RDC et précisément à LUBUMBASHI et KOLWEZI, villes dans lesquelles nous avons détecté des opportunités dans le secteur minier non seulement dans la restauration mais aussi dans le nettoyage.

Pour cela, nous avons entamé les différentes procédures administratives d’installations de nos bureaux, la construction de nos cuisines industrielles, la création de nos unités de productions, etc.

Vous avez intégré le secteur minier. Quel type d’activité développez-Vous  vous entre Kolwezi et Lubumbashi ?

La restauration des agents miniers, le nettoyage et la maintenance des camps, la sous-traitance, la  création des unités de productions pour une consommation locale, les œuvres de charités (Les activités sociales).

Comment financez-vous vous vos activités ?

Nous finançons nos activités sur fonds propres jusqu’à présent. Cependant, dans la vision de l’entreprise, nous sommes ouverts à toute forme de partenariat ou co-investissement. Nous avons approché les banques de la place même si je n’y crois pas trop du fait de la rareté du crédit bancaire. Mais nous gardons espoir que les banquiers installés en RDC comprendront la nécessité de réformer le secteur bancaire pour le réorienter vers l’accompagnement du développement du secteur privé, gage de création de richesses et  des champions  dans  le monde de l’entreprenariat  congolais.

Avez-vous établi un rapport d’affaire avec les banques en vue d’un accompagnement ?

A ce jour, pas encore. Nous sommes encore nouveaux en RDC et les banques de ce pays ne sont pas disposées à nous accompagner sur la base de nos expériences acquises en Afrique du Sud.

Comment analysez –vous le climat des affaires en RDC ?

Il y a encore des choses à revoir notamment sur la digitalisation des procédures administratives, la publicité des taxes et redevances à reverser pour compte du gouvernement central ou provincial, l’accompagnement des entrepreneurs…  Mais il faut reconnaitre qu’il y a de l’espoir et du potentiel pour exceller.

Quel message avez-vous à lancer aux plus hautes autorités de votre pays en l’occurrence au chef de l’Etat dans le cadre de la promotion des jeunes champions dans le milieu de l’entreprenariat féminin de la RDC ?

Le message que nous lançons aux autorités de la RDC est de continuer à promouvoir et soutenir activement l’entreprenariat féminin en général en créant par exemple un fonds spécial pour accompagner ou servir de gage ou garantie pour les femmes entrepreneures congolaises.

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