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Le Forum MEET Africa 2, un programme européen consacré à l’entrepreneuriat des diasporas africaines et porté par Expertise France, devrait participer au rayonnement de la France, mais aussi d’une Allemagne qui bénéficie déjà d’une excellente réputation auprès des leaders d’opinion africains.
Plusieurs centaines d’invités s’étaient réunis de bon matin au Palais des Congrès de Paris, samedi 11 février, pour assister au forum MEET Africa 2 (Mobilisation européenne pour l’entrepreneuriat en Afrique), organisé par Expertise France (l’agence publique de coopération internationale du groupe Agence Française de Développement), avec le concours du réseau ANIMA Investment Network et de l’agence de coopération allemande GIZ (Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit). Tout au long de la journée, le Forum s’est articulé autour de séances plénières, de tables-rondes, de rendez-vous BtoB et de keynotes.
Née en 2016 pour accompagner les entrepreneurs des diasporas africaines, l’initiative pilote MEET Africa 1 a évolué sous une nouvelle forme, MEET Africa 2, « pour passer à l’échelle », explique Jérémie Pellet, directeur général d’Expertise France. « De 2016 à 2018, MEET Africa avait permis d’accompagner 80 entrepreneurs d’Algérie, de Tunisie, du Maroc, du Cameroun, du Sénégal et du Mali, dont un tiers de femmes, et de créer 272 emplois. Ce programme avait été soutenu à hauteur de 1,7 million d’euros par l’Union européenne », ajoute-t-il.
MEET Africa 2 cherche aujourd’hui à renforcer l’impact du programme pilote MEET Africa, en créant un parcours d’accompagnement simplifié de co-incubation entre l’Europe et l’Afrique et en apportant des fonds d’amorçage aux entrepreneurs. Entre la création d’une nouvelle plateforme numérique pour faciliter l’accès à l’offre de services, le renforcement des compétences des acteurs de l’appui technique à l’entrepreneuriat, la mise à disposition du réseau de l’agence publique française et les soutiens techniques et financiers, MEET Africa élargit son offre.
Les diasporas, clé de la co-construction ?
« Notre priorité et ma mission sont de changer notre regard sur le continent africain. On veut que chacun voie l’Afrique comme un continent de défis, mais aussi d’opportunités », a rappelé Chrysoula Zacharopoulou, Secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux dès l’ouverture du forum.
L’Europe abriterait quelque 16 millions de ressortissants afro-descendants et près 50 % d’entre eux vivraient dans l’Hexagone (MEET Africa 2, Expertise France, 2023). Depuis plusieurs années, l’UE soutient des actions de promotion de l’investissement ou d’entrepreneuriat qui s’appuient sur les diasporas africaines d’Europe.
La dynamique européo-africaine passe par la co-construction, à travers des programmes comme MEET Africa, cofinancé à hauteur de 8,5 millions d’euros par l’AFD (3,5 millions d’euros) et par l’UE (5 millions d’euros) dans le cadre du Fonds Fiduciaire d’Urgence pour l’Afrique, ou comme le programme Invest in Young Businesses in Africa (IYBA), la nouvelle initiative de soutien aux jeunes entreprises en Afrique, soutenue par la KfW (Kreditanstalt für Wiederaufbau), la banque de développement allemande).
Informations ciblées, mise en relation avec des acteurs d’appui et d’accompagnement et financements, MEET Africa se présente comme « le » réseau organique de référence des entrepreneurs de la diaspora. « Nous travaillons sur des rôles modèles qui viendront appuyer les écosystèmes et partager leurs expériences, en réunissant tous les acteurs des diasporas africaines sur ce forum (…) Grâce au programme MEET Africa 2, nous avons déjà formé plus de 1 000 personnes et accompagné techniquement et financièrement près de 220 entrepreneurs, à ce jour », se félicite Jérémie Pellet.
Démonstration de force de la délégation allemande
L’Allemagne était particulièrement bien représentée lors de ce forum parisien. La GIZ, l’organisation fédérale allemande de la coopération internationale pour le développement durable, avait dépêché une importante délégation dans la Ville lumière, représentée notamment par Dennis Röntgen du ministère allemand de la Coopération économique et du développement, et de Oula Tarsim de la GIZ Tunisie.
« Nous avons développé depuis quelques années, de nombreux partenariats régionaux et bilatéraux en Afrique. En Tunisie par exemple, nous sommes fortement représentés, avec environ 580 collaborateurs présents sur tout le territoire », précise Oula Tarsim de la GIZ Tunisie.
Depuis 2004, la GIZ soutient l’Union africaine (UA) sur les dossiers relatifs à la bonne gouvernance et aux migrations, l’intégration économique régionale, l’éducation, la jeunesse et l’emploi, mais aussi l’agriculture et la gouvernance foncière. La structure fédérale est engagée dans une 20aine projets suprarégionaux qui englobent 33 pays dont l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Sénégal, l’Éthiopie, le Tchad, le Nigeria, le Kenya ou le Mali.
Par ailleurs, l’Allemagne soutient indirectement l’UA par ses contributions à des organisations multilatérales telles que la Banque africaine de développement et les Nations unies (ONU), mais aussi par l’intermédiaire de l’Union européenne. La coopération allemande a également soutenu le NEPAD (Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique) dès sa création.
Actuellement, la GIZ mène de nombreux projets de formation, d’entrepreneuriat ou d’agriculture en Afrique, et cette stratégie semble trouver un écho positif sur le continent au point où depuis quelques années, l’Allemagne caracole en tête des classements des leaders d’opinion africains (Baromètre CIAN des leaders d’opinion en Afrique) réalisée par l’Institut IMMAR – AFRICALEADS), loin devant l’Hexagone. La dynamique de coopération européenne en Afrique profitera-t-elle à Berlin ?
