Grevé par l’inflation, le PIB du Royaume-Uni continue de chuter de 0,3% en avril

Après une baisse de 0,1% en mars, le produit intérieur brut (PIB) britannique a diminué de 0,3% en avril, selon l’Office national des statistiques ce lundi qui précise néanmoins qu’il reste supérieur « aux niveaux pré-covid ». Comme de nombreux pays, le Royaume-Uni souffre de l’inflation qui atteignait 9% en avril sur douze mois, un record en 40 ans.

Pour le deuxième mois consécutif, le produit intérieur brut britannique est en baisse. Alors qu’en mars, il avait diminué de 0,1%, la baisse s’est poursuivie en avril avec -0,3%, selon les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS) publiés ce lundi. Pour autant, l’ONS se veut rassurant : le PIB reste « 0,9% au-dessus de ses niveaux pré-covid ». Selon l’institut, la chute enregistrée en avril s’explique notamment par une baisse de l’activité dans le secteur de la santé, marquée par la « réduction significative » d’un programme gouvernemental de tests et de suivi lié à la pandémie.

Une inflation à 9%

Mais c’est surtout l’inflation qui grève le PIB britannique. Comme de nombreux pays, le Royaume-Uni est confronté à la hausse des prix, en particulier ceux de l’énergie et du carburant, ce qui plombe en particulier le secteur manufacturier, précise l’ONS. L’inflation a ainsi bondi à 9% en avril sur douze mois au Royaume-Uni, un record en 40 ans.

Pour tenter de soutenir les ménages les plus modestes, lourdement impactés par cette hausse des prix, le ministre des Finances britannique Rishi Sunak a dévoilé il y a quelques semaines un nouveau paquet d’aides de 15 milliards de livres, financé en partie par une taxe exceptionnelle sur le secteur de l’énergie.

De son côté, la Banque d’Angleterre (BoE) a relevé en février dernier, et pour la deuxième fois en à peine deux mois, de 25 points de base son taux directeur, qui désormais s’établit à 0,5%, afin de lutter contre l’inflation. Elle pourrait décider d’agir à nouveau jeudi dans la même direction.

Malgré ces dispositifs, l’inflation va continuer de peser dans les mois à venir sur la demande des consommateurs, impactant de facto l’activité britannique, alertent les économistes. La Banque d’Angleterre projette d’ailleurs pour l’an prochain une contraction de l’économie britannique, qui devrait se retrouver en queue du G7. La chute de l’activité « ne sera probablement pas passagère », a d’ailleurs estimé Yael Selfin, cheffe économiste chez KPMG UK. « Le reste du deuxième trimestre pourrait voir le PIB reculer encore », en raison d’un ralentissement de l’économie mais aussi d’un jour férié supplémentaire en juin accordé pour le jubilé de la reine Elizabeth II, selon elle.

L’emploi au meilleur de sa forme

Point positif néanmoins : le Royaume-Uni connaît de bons résultats sur le front de l’emploi. Ce dernier ne s’est même jamais aussi bien porté. Le taux de chômage a, en effet continué de reculer, de 3,7%, pour les trois mois achevés en mars, contre 3,8% en février. Le pays n’avait pas atteint un niveau aussi bas depuis 1974, selon l’ONS. En outre, près d’un million de personnes ont changé d’emploi entre janvier et mars, un record, « à cause de démissions plus que de licenciements », avait indiqué Darren Morgan, de l’ONS. Avec environ 1,3 million d’offres d’emploi, un record là aussi, « il y a maintenant moins de gens au chômage que d’offres d’emploi, pour la première fois depuis le début de ces statistiques ».

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