La Banque Africaine de Développement (BAD) prévoit une croissance de 3,4% pour l’Afrique

Dans son rapport sur les perspectives économiques de l’Afrique publié le 12 mars, la Banque Africaine de Développement prévoit une croissance de 3,4% en 2021 pour le continent. Ce rebond devrait effacer une récession de 2,1 subie en 2020, la première depuis cinquante ans, à l’origine du basculement de 30 millions de personnes dans la pauvreté.

L’épidémie du nouveau coronavirus en décembre 2019 a fait des ravages massifs sur l’Afrique, frappant le plus durement les économies dépendant du tourisme, les économies exportatrices de pétrole et d’autres économies à forte intensité de ressources, tout en aggravant les inégalités.

Cependant, avertit l’institution basée à Abidjan, cette croissance attendue en 2021 ne devrait pas diminuer la pauvreté. « On estime qu’à défaut d’un soutien approprié, environ 39 millions d’Africains pourraient tomber dans l’extrême pauvreté en 2021, avec des effets disproportionnés pour les femmes », explique le rapport. Présentant le document lors d’une cérémonie de lancement virtuelle, le vice-président de la Banque africaine de développement et économiste en chef, Rabah Arezki, a averti que la croissance prévue de l’Afrique pourrait être soumise à des risques de baisse majeurs dus à des facteurs externes et nationaux. «Le coût de l’inaction sera élevé», a-t-il prévenu.

La BAD estime ainsi que « le ratio moyen dette/PIB de l’Afrique devrait augmenter de 10 à 15 points de pourcentage à court et moyen terme », avec à la clé des risques croissants de défauts. « L’Afrique a besoin d’un soutien financier beaucoup plus important et les créanciers du secteur privé doivent faire partie de la solution », souligne l’organisation basée à Abidjan. Bien que le ratio dette / PIB moyen se soit stabilisé autour de 60% du PIB, les récentes expériences de restructuration de la dette en Afrique ont été coûteuses et longues en raison des asymétries d’information, des problèmes de coordination des créanciers et de l’utilisation d’instruments de dette plus complexes, selon le rapport.

Notons qu'en 2020, la  Banque Africaine de Développement (BAD)  a émis une obligation sociale Fight COVID-19 de 3 milliards de dollars sur les marchés financiers mondiaux, qui à l'époque était la plus grande obligation sociale libellée en dollars américains jamais réalisée.
Cependant, les principes fondamentaux du fardeau de la dette de l’Afrique doivent être classés par ordre de priorité et ne pas être ignorés, a déclaré le président de la Banque africaine de développement, Dr. Akinwumi A Adesina. «La Banque a fait un choix stratégique et tourné vers l’avenir pour discuter d’un sujet qui pourrait devenir une préoccupation politique clé à court terme», écrit-il dans l’avant-propos du rapport. «Nous devons relever les défis de la dette et du financement du développement de l’Afrique en partenariat avec la communauté internationale. Un soutien financier beaucoup plus important est nécessaire et les créanciers du secteur privé doivent faire partie de la solution. Le moment est venu pour une dernière campagne d’allégement de la dette de l’Afrique. »

Les Perspectives de l’économie africaine, publiées chaque année depuis 2003, fournissent des chiffres clés sur les performances et les perspectives économiques de l’Afrique. Le thème de cette année «De la résolution de la dette à la croissance: la voie à suivre pour l’Afrique», met en évidence l’impact de Covid-19 et de la dette publique, offrant des mesures d’atténuation aux gouvernements et aux décideurs.

Par Albert Savana

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