La congolaise Malangu Kabedi Mbuyi à la tête de l’association des banques centrales africaines (ABCA)

Par Rodrigue Fenelon Massala, grand reporter.


Le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Malangu Kabedi Mbuyi, a été désignée présidente de l’Association des banques centrales africaines (ABCA). Elle succède au gouverneur de la National Bank of Rwanda, John Rxangombwa. C’est l’une des décisions majeures de la 43e réunion de cette association des institutions émettrices de la monnaie, tenue vendredi 20 août par visioconférence.

Au cours d’un point de presse que Mme Malangu Kabedi Mbuyi a animé en tant  que nouvelle présidente de l’ABCA, elle a inscrit son action dans celle des pères fondateurs de l’Union africaine, qui consiste à faire avancer l’agenda 2063 . Il s’agit de bâtir une Afrique forte et compétitive à l’échelle internationale avec en perspective la mise en activité de la Banque centrale africaine dont le siège sera à Lagos. Cette institution d’intégration monétaire aura pour but d’élaborer une politique monétaire commune et une monnaie unique africaine en vue d’accélérer l’intégration ;il en est de même pour le Fonds monétaire africain qui sera basé à Yaoundé (Cameroun).

Banques centrales et marchés obligataires locaux 

Les banques centrales jouent un rôle clé dans le développement des marchés obligataires locaux. L’expansion des marchés obligataires en monnaie locale est essentielle au développement financier de l’Afrique et à sa résilience aux chocs. Les politiques budgétaires et de gestion de la dette ne doivent pas nuire à l’efficacité de la politique monétaire ; une bonne politique macroéconomique  requiert des mécanismes de coordination appropriés, qui évitent les conflits  d’intérêts.

Les dispositifs de stabilité financière doivent être renforcés. Les banques centrales doivent avoir leur mot à dire dans la politique de stabilité financière, laquelle est étroitement liée à la politique monétaire. La banque centrale est naturellement l’institution officielle la plus proche des marchés financiers.

Cependant, elle partage presque toujours la responsabilité de la stabilité financière avec d’autres organes. Quelles que soient les modalités de ce partage, qui diffèrent d’un pays à l’autre, les autorités de contrôle ont besoin d’indépendance et de pouvoirs suffisants pour prendre des mesures rapides et impartiales. La période prolongée durant laquelle les produits de base affichaient des cours supérieurs à la moyenne, qui s’est souvent accompagnée d’entrées massives de capitaux, a certes dopé la croissance, mais pourrait aussi avoir vu naître des risques pour la stabilité financière. C’est dans ce contexte, que l’Association des banques centrales africaines joue un rôle important avec une approche macroprudentielle de l’élaboration des politiques qui s’efforce d’appréhender dans leur globalité ces mouvements longs des cours des produits de base et peut aider à s’attaquer aux risques systémiques potentiels.

Au regard de ce qui précède, il sied de noter que la nouvelle présidente de cette association aura, entre autres, comme tâche de promouvoir l’intégration monétaire du continent notamment au moment où la RDC, son pays, assure la présidence tournante de l’Union Africaine.

Les flux de capitaux à destination de l’Afrique ont augmenté ces cinq dernières années sous l’effet conjugué de conditions monétaires mondiales accommodantes et de l’amélioration des performances macroéconomiques du continent. Tandis que les banques des économies avancées se délestaient d’actifs et de risques, les banques domiciliées dans de grandes économies émergentes, comme le Brésil, la  Chine et l’Inde, ont pris une plus forte part de ces flux. Une autre évolution notable,  amplement commentée dans l’étude de Benedicte Christensen sur l’expansion de groupes bancaires panafricains (groupes domiciliés en  Afrique et possédant des filiales dans plusieurs pays du continent). Ces groupes apportent généralement de l’expertise et plus de concurrence au pays d’accueil, ce qui améliore le fonctionnement du marché interbancaire et du marché des changes, et développe l’accès aux services bancaires et cela grâce à une collaboration avec les banques centrales locales . Cependant, les autorités de contrôle des pays d’accueil sont bien conscientes des nouveaux risques que les activités mondiales de ces groupes bancaires peuvent poser pour la stabilité financière. Pour gérer ces risques et les surveiller, il faut améliorer le cadre de réglementation et de  surveillance, et disposer d’informations plus à jour sur l’état de santé des banques étrangères C’est l’un des rôles clés de l’association des banques centrales africaines . Les autorités de contrôle du pays d’accueil doivent aussi élaborer des plans d’urgence transfrontières appropriés pour pourvoir à la liquidation ordonnée d’établissements non viables ou en faillite. La question de l’aléa moral doit être soigneusement prise en compte dans la conception de l’assistance du prêteur en dernier ressort aux banques panafricaines.

La nouvelle présidente de l’association des banques centrales africaines  Malangu Kabedi, fraîchement nommée à la tête de la Banque centrale africaine à cœur toutes ces problématiques, car parfaitement aguerrie aux questions de contrôle du marché financier et à la régulation bancaire dans le processus d’intégration tel que indiqué dans l’agenda 2063 de l’Union Africaine.

 

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