Selon des chiffres officiels publiés ce vendredi, le produit intérieur brut (PIB) de la deuxième puissance économique mondiale a progressé sur un an de seulement 0,4% sur la période avril-juin.
Ce n’est pas un coup d’arrêt mais pas loin. Après une bonne performance au premier trimestre au cours duquel le produit intérieur brut (PIB) avait progressé de 4,8%, la Chine a vu sa croissance s’écrouler au deuxième trimestre pour faire quasiment du surplace. Avec une croissance de 0,4% lors du 2e trimestre 2022, la Chine signe en effet sa pire performance depuis le premier trimestre 2020 quand, marquée par la pandémie, l’économie avait dégringolé de 6,8%. Si les analystes tablaient sur un ralentissement plus modéré (+1,6%), cette mauvaise performance était néanmoins largement attendue. A tel point que les Bourses chinoises avaient commencé à baisser vendredi avant même de connaître le chiffre de croissance Dans les premiers échanges à Hong Kong, l’indice Hang Seng cédait 1,10% à 20.522,11 points. De son côté, l’indice composite de la Bourse de Shanghai perdait 0,62% à 3.261,38 points, tandis que la place de Shenzhen était en baisse de 0,34% à 2.185,15 points.
Cette mauvaise performance s’explique déjà par la crise sanitaire et la stratégie zéro Covid de la Chine qu’elle applique depuis le début de l’épidémie. Ainsi, au printemps, Shanghai a été confinée pour deux mois en réponse à la pire flambée épidémique dans le pays depuis deux ans. Un confinement similaire a un temps été envisagé en mai à Pékin. Ces mesures ont porté un rude coup à l’économie, avec nombre d’entreprises, d’usines et de commerces contraints de cesser leur activité, et des chaînes d’approvisionnement sous tension.
Ensuite, les mauvaises nouvelles sur le terrain de l’immobilier se multiplient. En juin, les prix des logements neufs se sont de nouveau contractés (-0,5% sur an). Il s’agit du second mois de repli de cet indice qui agrège la moyenne des prix dans 70 villes de Chine. Et, « un nombre croissant d’acheteurs cessent de rembourser leurs mensualités en raison du ralentissement économique et de retards » des promoteurs pour l’avancée des chantiers ou la remise des clés. Quant au taux de chômage, il s’est établi à 5,5% en juin contre 5,9% un mois plus tôt. Particulièrement surveillé par le pouvoir et calculé pour les seuls urbains, il avait atteint un record absolu de 6,2% en février 2020, au plus fort de l’épidémie, avant de refluer.
L’objectif d’une hausse du PIB d’environ 5,5% cette année pourrait ne pas être atteint
Pékin s’est fixé comme objectif une hausse du PIB « d’environ 5,5% » cette année, dont nombre d’économistes doutent qu’il sera atteint ». Ce chiffre marquerait pour la Chine son rythme de croissance le plus faible depuis le début des années 1990, hors période Covid. L’an dernier, le pays, alors remis du choc de la première vague épidémique, avait dégagé pour l’ensemble de l’année 2021 un PIB en hausse de 8,1%.
En juin, les ventes de détail ont bondi
Une bonne nouvelle, quand même, pour la Chine. Les ventes de détail, principale jauge de la consommation des ménages, ont bondi en juin, les Chinois ayant repris leurs achats avec l’assouplissement des restrictions anti-Covid, selon des chiffres officiels publiés vendredi. Les ventes ont progressé le mois dernier de 3,1% sur un an. En mai, elles avaient chuté de -6,7%, en pleine vague épidémique qui avait notamment entraîné le dur confinement de Shanghai.