Le 17 février, la French-African Foundation lançait l’appel à candidatures du programme Young Leaders 2021. Véritable creuset de jeunes talents, cette initiative revoit sa copie post-Covid-19 pour « monter en puissance » et relancer la dynamique des relations franco-africaines.
Alors que la campagne de recrutement a été suspendue en 2020, des suites de la Covid-19, la French-African Foundation prend un nouveau virage pour une « montée en puissance » de son dispositif en 2021. S’il s’agit toujours d’identifier les talents africains et français « porteurs de projets et souhaitant s’investir pour construire un avenir commun », l’organisation a été revue et renforcée.
Les ambassadeurs de la fondation représentent un dispositif stratégique dans la relation « renouvelée » entre la France et le continent africain, en matière de développement économique et social, mais ce programme est aussi « un accélérateur de carrière pour tous les Young Leaders qui auront le privilège d’être sélectionnés, car la French-African Foundation, à travers ce programme, leur donne accès en l’espace d’une année à un écosystème économique, politique et social qu’ils auraient mis des années à constituer », précise Khaled Igué, le co-président de la Fondation.
Cette année, le nombre de nouvelles recrues devrait tripler. Quelques 100 Young leaders âgés de 28 à 40 ans porteront les ambitions de la fondation. L’appel à candidatures est lancé depuis le 17 février et prendra fin le 21 mars prochain. Il faudra attendre le mois de mai pour connaître la liste définitive qui comportera, in fine, deux groupes de 50 leaders qui participeront à une session participative de haut niveau pendant cinq jours, en France ou au Sénégal, sur le thème de la résilience. En juillet prochain, la fondation franco-africaine se réunira pour partager à Paris, leurs recommandations relatives aux thèmes préalablement choisis. Enfin, en 2022, un rapport comportant les recommandations opérationnelles de la promotion sera présenté aux décideurs nationaux et internationaux, publics comme privés.
Les Young Leaders se pencheront notamment, sur la contribution du sport en matière d’impacts économiques. « Nous nous réjouissons de lancer la nouvelle édition du programme Young leaders, qui se veut plus ambitieuse. Cela n’a échappé à personne, nous vivons un contexte difficile qui pousse tout un chacun à se réinventer pour trouver des solutions durables et répondre aux défis qui se présentent », a déclaré Alexandre Coster, co-président de la French-African Foundation, le 17 février dernier, par voie de communiqué.
Une inspiration transatlantique ?
Lancée en février 2019, la French-African Foundation a été pensée pour identifier et soutenir les leaders de demain, en matière économique, mais aussi politique, culturelle, universitaire, sociale, culturelle ou sportive, à travers le programme Young Leaders. « La fondation peut compter sur le soutien de bailleurs privés et institutionnels français et africains qui financent ses activités (notamment l’Agence française de développement (AFD) ou encore le fonds Méridiam). Une équipe opérationnelle de Chargés de mission assure le suivi quotidien des programmes –et– un conseil d’orientation de haut niveau formé par des personnalités africaines et des acteurs engagés pour le renforcement des liens entre la France et l’Afrique, fournit des recommandations précieuses (Lionel Zinsou de SouthBridge ; Acha Leke de McKinsey ; Pierre Carpentier du groupe Duval ; Rémi Rioux de l’AFD). La fondation a la particularité d’être indépendante, créée par des jeunes pour des jeunes », souligne Khaled Igué, lui-même ancien Young Leader en 2017.
La French-Africn Foundation naît dans le sillage de la fondation Africa France (2017), alors présidée par Bruno Mettling et Lionel Zinsou, qui portait le 1er programme de Young Leaders Afrique-France, en partenariat avec l’AFD. Parmi les « pépites » découvertes par ce programme, Yvonne Mburu, la scientifique kényane qui a rejoint le Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) et Edem Tengue, ex-directeur de Maersk Togo, devenu à tout juste 30 ans, le nouveau ministre de l’Economie maritime, de la pêche et de la protection côtière du Togo, le 1er octobre 2020.
La French-African Foundation apparaît comme l’équivalent franco-africain de la French-American Foundation (FAF) créée en 1976 sous l’impulsion des présidents Valéry Giscard d’Estaing et Gerald Ford (également dotée d’un programme de Young Leaders français et états-uniens depuis 1981), qui représente un élément-clé de la relation transatlantique et du soft power made in USA. La sélection est drastique avec une vingtaine de profils tout au plus, sélectionnés chaque année. Depuis son lancement, ce programme a identifié un certain nombre de personnalités françaises à l’instar des présidents français Emmanuel Macron et François Hollande, mais aussi de Valérie Pécresse, d’Alain Minc, d’Alain Juppé, d’Arnaud Montebourg ou encore d’Anne Lauvergeon. Parmi les Américains, ex-Young Leaders, Bill et Hillary Clinton ou encore Anthony Blinken sont passés par là.
A l’instar de la fondation franco-américaine, la French-African Foundation sera-t-elle en mesure d’identifier les « leaders » de demain ? C’est en tout cas le pari que se sont lancé Khaled Igué et Alexandre Coster, les co-présidents de la fondation.
Par Marie France Reveillard