La junte burkinabè a reçu les forces syndicales et les forces vives de la nation

Après avoir reçu les ex-ministres mercredi, la junte qui a pris le pouvoir le 24 janvier a convoqué les syndicats ce jeudi au palais présidentiel de Kosyam. Les grandes centrales syndicales comme les syndicats autonomes regroupés au sein de l’Unité d’action syndicale restent pour le moins vigilantes.

C’est une rencontre que les syndicats qualifient de « prise de contact » avec la junte. Trente minutes de quasi monologue du nouvel homme fort du Burkina, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, face aux représentants de l’Unité d’action syndicale qui regroupe des grandes centrales et des syndicats autonomes.

« Le sentiment global qui se dégage c’est que nous sommes aujourd’hui sur des mots, sur des intentions et pour le moment, aucun acte n’a été posé pour permettre de juger. Ce qui est certain, c’est que nous avons des principes, c’est le respect de la liberté syndicale, de la démocratie et des libertés des populations. Par conséquent, nous devons évoluer dans ce sens-là », explique Marcel Zanté, président de l’UAS et secrétaire général de la CNTB.

Vigilance donc et même méfiance pour certains, qui ont trouvé la tonalité de la rencontre plutôt inquiétante. C’est le cas de Diallo Moussa, secrétaire général de la CGT-B : « On a senti des menaces dans ce qu’ils disaient. En même temps qu’ils disaient qu’ils laisseraient la liberté aux organisations syndicales de mener leurs activités, ils disaient aussi « sauf les organisations syndicales qui ne seraient pas vraiment des organisations syndicales ». Je ne sais pas ce qu’ils sous-entendent mais nous, nous pensons que ce sont déjà des sous-entendus qui montrent qu’ils ne tolèreraient pas la contradiction… »

Dès mercredi soir, l’UAS a publié un communiqué estimant que cette situation était le résultat de la « mauvaise gouvernance politique, économique et sécuritaire » du régime Kaboré. Mais surtout pour rappeler son « opposition de principe aux coups d’État ». Des syndicats qui, malgré cette rencontre, et comme la plupart des composantes de la société burkinabè, demeurent dans une position attentiste.

Source RFI avec notre envoyé ALI TARNAGDA

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