Danone a présenté ce mercredi ses premiers résultats depuis l’arrivée en septembre d’Antoine de Saint-Affrique, le nouveau directeur général. Le groupe, dont le bénéfice net s’est légèrement replié en 2021, assure avoir « encore plein de choses à améliorer ».
La nouvelle direction de Danone a affirmé mercredi qu’elle avait « encore plein de choses à améliorer » pour remettre sur les rails le géant agroalimentaire français déstabilisé en 2021 par l’éviction de son ancien PDG et une réorganisation interne.
Arrivé en septembre, le nouveau directeur général du groupe, Antoine de Saint-Affrique, présentera le 8 mars, depuis Evian, « ce qui marche et ce qui doit changer », a-t-il déclaré mercredi aux analystes et investisseurs, lors d’une présentation des résultats 2021. « Nous avons perdu des parts de marché dans trop d’endroits (…) pas investi ce que nous devrions dans nos marques », a-t-il esquissé, ajoutant qu’il y avait « encore plein de choses à améliorer ».
Le dirigeant a dans le même temps salué un exercice 2021 « solide » dans un contexte qui « pouvait difficilement être plus exigeant », entre les perturbations liées à la pandémie de Covid-19, la crise de gouvernance traversée par Danone et sa réorganisation interne.
Bénéfice net en repli en 2021
Le bénéfice net a reculé de 1,6% sur un an, à 1,9 milliard d’euros. La marge opérationnelle courante, qui mesure la rentabilité, a flanché à 13,7% (contre 14% en 2020 et 15,2% en 2019), pénalisée par « l’inflation du coût » des matières premières et emballages. Le groupe prévoyait que la marge pour 2021 reste « globalement en ligne avec celle de 2020 ».
Au quatrième trimestre, le chiffre d’affaires a marqué un net rebond (+10,9%), surtout dans le secteur des eaux en bouteille (+24,5%) qui avait particulièrement souffert des restrictions de déplacement liées à la crise sanitaire.
Outre sa stratégie, le groupe prévoit de communiquer le 8 mars sur ses objectifs « pour 2022 et pour le moyen terme ». La Bourse de Paris a réagi positivement à ces résultats: le titre progressait vers 10H00 de 4,47% à 57 euros, dans un CAC 40 en hausse de 1,64%.
« Au début de l’histoire »
« Si les résultats sont solides, on ne cède pas à l’exubérance. Nous sommes au début de l’histoire, nous construisons les bases d’un travail de fond et à long terme », a commenté la direction auprès de l’AFP.
Epilogue d’une fronde d’actionnaires combinée à des divisions internes, l’ancien PDG Emmanuel Faber a été évincé il y a près d’un an de la maison-mère des yaourts Activia, des petits pots pour bébé Blédina et de l’eau Evian, aux 100.000 salariés dans le monde. Le groupe a tout de même poursuivi le projet de réorganisation qu’il avait imaginé, prévoyant la suppression nette de 1.850 postes dans le monde dont 425 en France d’ici fin 2022, principalement dans l’encadrement.
Interrogée par l’AFP, la direction n’a pas souhaité préciser le nombre de postes effectivement supprimés. Danone a par ailleurs engagé le renouvellement presque complet de son conseil d’administration et remanié son comité exécutif.
« La nouvelle organisation est maintenant en place », a dit M. de Saint-Affrique mercredi. L’exposition du groupe à la crise russo-ukrainienne ne semblait pas préoccuper les marchés outre-mesure. « La Russie représente environ 5% de nos revenus en 2021 et l’Ukraine moins de 1%, a indiqué le groupe à l’AFP. Dans ces deux pays, nous opérons principalement dans la catégorie EDP [produits laitiers et d’origine végétale] avec un modèle principalement local, de la collecte de lait à la production et distribution. » »Nos équipes locales suivent évidemment de près la situation et mettent en place toutes les actions nécessaires pour assurer la sécurité de nos salariés ainsi que la continuité de nos activités », ajoute Danone.
(Avec l’AFP)