La Russie veut annexer les régions ukrainiennes suite aux référendums

Moscou et les autorités des régions occupées en Ukraine ont affirmé mardi que le « oui » était largement en tête selon de premiers résultats des « référendums » organisés dans ces régions (avec des majorités d’au moins 96%). Pour défendre ces territoires stratégiques, Moscou a brandi encore une fois la menace de l’arme nucléaire.

L’annexion d’une partie du territoire officiel de l’Ukraine née il y a trente ans après la chute de l’URSS, est toujours en marche côté russe. Plus de sept mois après le déclenchement de son « opération militaire spéciale », l’administration de Vladimir Poutine entend, malgré de récents revers militaires, poursuivre son plan pour « défendre la Russie » face à l’OTAN. Pour y parvenir, Moscou a apporté son soutien aux forces pro-russes locales en Ukraine pour l’organisation de référendums d’annexion à la Fédération de Russie. Sans surprise de la part de l’Etat russe, le « oui » au rattachement de ces quatre régions sous contrôle russe l’emporterait avec des majorités d’au moins 96%, rapporte mardi l’agence de presse russe RIA.

Même son de cloche du côté de la Commission électorale russe qui a affirmé que le « oui » emportait entre 97 et 98% des suffrages après le dépouillement partiel de votes dans les bureaux. Parlant à la presse russe, le chef de l’administration d’occupation de Kherson, Vladimir Saldo, revendiquait déjà la victoire lors de ce vote organisé dans l’urgence sur cinq jours, malgré les bombardements et en présence des forces armées russes.

Mais l’Ukraine et ses soutiens occidentaux affirment que ces consultations n’ont aucune légitimité. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba a balayé la valeur de ces votes, qui « ne changeront rien » aux actions militaires de Kiev.

Reste que si le « oui » l’emporte officiellement dans les prochaines heures, ces référendums permettraient à Vladimir Poutine de prononcer l’annexion de ces régions à la Russie et de qualifier toute tentative de reconquête de ces territoires par l’Ukraine d’agression contre la Russie elle-même.

Le vote a été organisé sur cinq jours dans les régions de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson, qui représentent au total environ 15% du territoire de l’Ukraine. Des bureaux de vote ont aussi été ouverts en Russie pour les Ukrainiens présents dans ce pays.

En Crimée, péninsule annexée en 2014 par la Russie, des bureaux de votes étaient ouvert pour des réfugiés de la région de Donetsk, partiellement contrôlée par Moscou et ses alliés séparatistes.

Moscou a déjà reconnu l’indépendance de territoires de Donetsk et Louhansk tenus par des séparatistes pro-russes. La poursuite, sur quatre régions, permettrait en plus à la Russie de contrôler de nouvelles routes commerciales entre son territoire et la mer d’Azov.

Un huitième train de sanctions en préparation

Le président français Emmanuel Macron a qualifié ces référendums de « parodie » de démocratie et de « provocation supplémentaire » de la part de Moscou dans des territoires en guerre, avec des populations bombardées et déplacées par les combats.

Interrogée par BFM, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a dénoncé une « mascarade » et évoqué de nouvelles sanctions européennes contre la Russie.

« Il n’y aucune sincérité dans les votes qui ont pu être exprimés. (…) Après ces simulacres de référendum, nous adopterons des sanctions. L’Union européenne est en train de mener une consultation pour adopter un huitième train de sanctions dans les jours qui viennent », a-t-elle déclaré.

« Parallèlement, nous avons, au Conseil de sécurité (de l’Onu), qui est sous présidence française, engagé des discussions en vue de l’adoption d’une résolution.(…) La Russie sera seule. »

(Avec Reuters et AFP)

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