La zone euro accueillera Croatie en 2023, vingtième Etat à adopter la monnaie unique

(FILES) This file photo taken on April 25, 2014 in Lille, shows 50-euro notes displayed on an European Union flag. European Central Bank is going to put into circulation in spring 2017 a new 50-euro banknote as part of the renewal of euro banknotes. / AFP / Philippe HUGUEN *** Local Caption *** Sortir de l’euro ou lui donner un nouveau souffle ?

La Commission européenne a estimé, ce mercredi, que la Croatie remplissait tous les critères techniques lui permettant d’adopter l’euro à partir du premier janvier 2023. Le pays avait exprimé sa volonté d’adopter la devise européenne dès son adhésion à l’UE en 2013, non sans que cela suscite des crainte chez sa population.

La famille des pays partageant la devise européenne devrait bientôt s’agrandir. Elle pourrait en effet accueillir la Croatie. La Commission européenne a estimé ce mercredi que le pays remplissait les conditions pour adopter la monnaie unique au 1er janvier 2023.

Une décision formelle doit encore être prise début juillet par les ministres des finances de l’Union européenne sans qu’aucune opposition ne soit attendue. La Banque centrale européenne (BCE) a, elle aussi, rendu ce mercredi un avis positif. « Je m’attends à ce que la procédure se déroule bien et que la Croatie puisse rejoindre la zone euro dès l’année prochaine », a déclaré le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, qui sera à Zagreb jeudi.

Les critères économiques validés

Et pour cause, l’ex-République yougoslave respecte l’ensemble des critères techniques examinés par la Commission et la BCE. En avril, le taux d’inflation harmonisé sur douze mois, à 4,7%, était située sous la barre fixée de 4,9%. Le déficit public a atteint, lui, 2,9% du produit intérieur brut (PIB) l’an dernier, juste sous la limite des 3%. Quant à la dette, à 80% du PIB, elle dépasse certes le seuil de 60%, mais c’est le cas de la plupart des pays de l’UE et sa trajectoire est nettement à la baisse. Les taux d’intérêt à long terme du pays sont également dans les limites fixées. Par ailleurs, le pays a rejoint le mécanisme de taux de change européen (MCE II) en juillet 2020 et s’y est maintenu sans difficulté. Ce mécanisme fixe une limite de variation de 15% autour du cours de la kuna, la devise croate, établi actuellement à 7,5345 pour un euro. Un taux de change définitif sera fixé en juillet. Enfin, son taux de chômage atteignait 6,1% en avril, dans la moyenne européenne. Et, le pays, qui compte 4 millions d’habitants, dispose d’un important secteur touristique. La création de richesses par habitant se situe à un peu plus de la moitié du niveau moyen de l’UE, comme la Pologne et les Pays baltes.

La devise européenne en inquiète certains

La Croatie est désormais « prête à rejoindre la zone euro au 1er janvier. Cela va renforcer (son) économie, en bénéficiant à ses citoyens, ses entreprises et à la société tout entière », s’est réjouie la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, citée dans un communiqué. Cela va « aussi renforcer l’euro » qui vient de fêter ses 20 ans d’existence en tant que monnaie fiduciaire, a-t-elle affirmé. C’est le 1er janvier 2002 que des millions d’Européens ont abandonné leur monnaie nationale pour adopter une devise commune formant la zone euro que la Lituanie est le dernier pays en date à avoir rejoint il y a sept ans.

La Croatie en sera, elle, le 20e membre. Le pays avait exprimé sa volonté d’adopter la monnaie unique dès son adhésion à l’UE en 2013 bien que cela suscite des craintes parmi sa population. Seulement 30% des habitants jugent en effet que leur pays est prêt pour l’euro, selon une étude menée en mars et avril. Quelque 87% de la population pense qu’il entraînera des hausses de prix. Rejoindre une monnaie unique a toujours suscité des inquiétudes dans de nombreux pays à l’instar du Danemark. Si les pays membres de l’UE se sont engagés à adhérer à l’euro dès qu’ils remplissent les conditions – bien qu’aucun calendrier n’ait jamais été fixé – les Danois ont bénéficié d’une exemption après un référendum en 2000 par lequel ils ont rejeté l’euro.

Candidate malheureuse, la Bulgarie devra encore attendre avant de bénéficier de l’aval européen tant attendu. Dans son rapport de ce mercredi, la Commission a estimé que le pays ne remplissait pas les conditions pour l’instant. Cinq autres pays dans l’antichambre de la monnaie unique (Hongrie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Suède) sont aussi dans ce cas, mais ils n’ont pas de projet d’adhésion à très court terme.

Source la Tribune économique

Challenges Radio

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