L’Africa Finance Corporation (AFC) a annoncé avoir entrepris une nouvelle stratégie internationale afin d’attirer de nouveaux actionnaires. Cette stratégie concerne principalement les régions du Golfe et de l’Europe et permettra d’élargir les possibilités de financement d’un déficit d’infrastructure estimé à 170 milliards de dollars chaque année en Afrique.
Dans une interview conjointe accordée à Bloomberg et publié jeudi 25 juin, Sameh Shenouda, directeur des investissements de l’AFC et Sanjeev Gupta, son directeur exécutif des services financiers, ont déclaré que l’institution financière est « en discussion avec un grand fonds souverain européen et avec l’un des plus grands fonds souverains du Golfe ». Les deux sont à un stade avancé.
Un changement de cap amorcé depuis l’année dernière avec l’intervention de la U.S. International Development Finance Corp., la banque de développement américaine, qui a fourni 250 millions de dollars à l’AFC pour renforcer sa base de capital. La banque africaine a également vendu un euro-obligation de 750 millions de dollars en avril.
L’AFC cherche également à enrôler davantage de souverains africains. L’objectif est de maintenir une forte adéquation du capital et un faible effet de levier même si cela augmente les dépenses d’infrastructure, a déclaré Gupta. Sept nouveaux pays africains devraient adhérer cette année en tant qu’actionnaires, dont trois qui se sont engagés à investir des capitaux propres et quatre qui effectuent une vérification diligente de l’AFC, selon Sanjeev Gupta.
L’institution compte déjà 31 pays membres avec les nouvelles adhésions du Maroc, du Burkina Faso et de la République démocratique du Congo. L’AFC a investi plus de 8,7 milliards de dollars dans 35 pays africains depuis sa création et prévoit d’augmenter son bilan à 10 milliards de dollars au cours des trois à cinq prochaines années. Elle prévoit d’investir plus de 2 milliards de dollars dans de nouveaux projets cette année dans des secteurs tels que la logistique, les énergies renouvelables et la technologie.
L’Africa Finance Corporation, créée en 2007 dans le but de catalyser les investissements du secteur privé dans les infrastructures à travers l’Afrique, est classée parmi les institutions financières multilatérales les plus dynamiques sur le continent. Les pays membres bénéficient de plusieurs privilèges, dont « l’augmentation des allocations d’investissement », « l’accès privilégié aux solutions structurantes », et « les prêts accordés par l’institution financière prêtant aux États souverains ».