Le Niger à la veille d’une alternance historique

L’élection présidentielle du Niger aura lieu le dimanche 27 décembre. Après une campagne marquée par des parades çà et là, Niamey connaitra son nouveau Président de la République à l’issue du vote qui met 30 candidats en compétition.

En attendant l’heure fatidique, les honneurs vont à l’endroit de Mahamadou Issouffou qui est en train d’insuffler la renaissance de la démocratie dans son pays. Après deux mandats passés à la tête du pays, le président sortant ne veut pas rempiler et poursuivre son bail à la tête du Niger. Mais il s’engage à soutenir Mohamed Bazoum, candidat de la majorité présidentielle, son ex-ministre de l’Intérieur et allié depuis près de 30 ans.

D’abord à la diplomatie, Bazoum s’impose dans le cercle de Mahamadou Issouffou avant d’occuper le poste de ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique entre avril 2016 et juin 2020. Le dauphin compte dérouler un programme de 13000 milliards de F CFA dénommé « la Renaissance » avec pour le slogan « Consolider et Avancer ».

Né en 1960 dans la région de Diffa – située à l’extrême Est du Niger -, le candidat de la majorité présidentielle compétit avec, entre autres, Salou Djibo, auteur d’un coup d’Etat en février 2010 et qui avait été célébré par une grande partie de la population. Ce tombeur de Mamadou Tandja qui voulait d’un troisième mandat à la tête du pays, veut s’inscrire dans la vision de Mahamadou Issouffou sur qui il comptait pour un soutien de marque. Mais le président sortant a fait le choix de son dauphin, même s’il avait bénéficié du soutien de Salou Djibo, alors président de la transition en 2011. En fonction à la Cedeao, ce dernier qui a respecté de façon globale le calendrier de la transition en organisant les élections, veut désormais, avec le manteau de civile, instaurer un nouvel ordre dans son pays.

Autre requin de la politique nigérienne, l’ancien président Mahamane Ousmane. Agé de 70 ans, il état en 1993, le premier président démocratiquement élu de l’histoire du Niger avec son parti le Congrès démocratique et social (CDS). Mais, fragilisé par des bandes armées Touaregs et la défaite de son parti aux législatives, Mahamane Ousmane est finalement éjecté du pouvoir par un coup de force d’Ibrahim Baré Maïnassara en 1996. En résidence surveillée sous le régime Maïnassara, Mahamane Ousmane va soutenir Mahamdou Tandja à briguer un mandat présidentiel en 1999 et se voit attribué le poste de président de l’Assemblée nationale jusqu’en 2009.

Derrière ces trois candidats figurent 27 autres dont Albadé Abouba du Mouvement Patriotique pour le Développement (MPR), ancien allié de Mahamadou Issouffou. Aussi l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ibrahim Yacouba (49 ans) du Mouvement patriotique nigérien (MPN), qui se présente pour la 2e fois à la présidentielle. Et le septuagénaire Seini Oumarou, ancien premier ministre, candidat du Mouvement national pour la société du développement (MNSD), parti de feu Mamadou Tandja.

Par Issouf Kamgaté

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