L’on croirait à une scène d’un film de science fiction. Au Sri Lanka, les écoles seront fermées pour une semaine à cause d’un manque de carburant alors que le président Gotabaya Rajapaksa, cible d’une forte pression de manifestants appelant à sa démission, reste sourd à l’appel du FMI exigeant la fin de la subvention sur l’énergie. Les touts derniers stocks de pétrole disponibles ont été réquisitionnés pour les services essentiels comme les hôpitaux et les ports.
Confronté à une dette de 800 millions envers 7 fournisseurs, le pays insulaire de 22 millions d’habitants, situé au Sud-Est de l’Inde, cherche 587 millions de dollars pour pouvoir financer l’importation des produits pétroliers. Le gouvernement a appelé les 2 millions travailleurs nationaux à l’étranger à envoyer leurs avoirs vers le pays à travers les banques et non les canaux informels afin de reconstituer le stock des réserves de change qui font tant défaut. Les envois de la diaspora atteignent souvent 600 millions de dollars par mois mais ont décliné à 300 millions de dollars en juin 2022. Sur le premier semestre, ces envois estimés à 1,3 milliard de dollars sont en chute de 53% comparés au premier semestre 2021. La baisse est due à la décision prise par le gouvernement de rendre obligatoire la conversion des envois dans la monnaie nationale.
Le ministre du Pétrole et de l’Energie Kanchana Wijesekera a indiqué aux médias qu’un bateau de 40 000 tonnes de Diesel devrait arriver sur l’île vendredi prochain au plus tôt, le premier bateau transportant du super étant prévu pour le 22 juillet. En attendant, le Sri Lanka, miné par l’hyperinflation (les prix ont bondi de 50% en juin) vivra des délestages d’électricité à raison de 3 heures en moyenne par jour. Le Sri Lanka a suspendu le remboursement d’environ 7 milliards de dollars de dette sur les 25 milliards de dollars à rembourser d’ici 2026. Le pays est plombé par une dette extérieure de 51 milliards de dollars.
Source Financial