Le télétravail détruit l’économie du Royaume-Uni, selon James Dyson

L’inventeur James Dyson poursuit sa croisade pour le retour du travail en présentiel, source de créativité et d’ingéniosité, contrairement aux échanges à distance devenus un nouveau mode de vie de l’après-Covid. Un combat mené alors qu’outre-Manche, les employés pourront bientôt demander plus facilement à avoir accès au télétravail.

Dans l’habituel débat sur les bienfaits du télétravail, James Dyson, industriel et milliardaire britannique a choisi son camp. Selon le fondateur du groupe éponyme, le renforcement de la flexibilité au travail voulu par le gouvernement britannique est « autodestructeur » pour son l’économie de son pays. Car aux yeux de l’inventeur qui a admis réalisé « 5.127 prototypes » de son aspirateur avant de trouver le bon, le travail en présentiel pratiqué dans l’avant-crise Covid, est source d’innovation entre les collaborateurs.

A l’inverse, le télétravail « empêche la collaboration et la formation en face à face dont nous avons besoin pour développer de nouvelles technologies et maintenir notre compétitivité », a assuré le fondateur du groupe Dyson dans une tribune parue dans le quotidien The Times.

Ce n’est pas la première sortie de l’entrepreneur sur le sujet. Déjà, en 2021, il encourageait le gouvernement britannique à promouvoir le retour au bureau. En cela, celui que l’on surnomme le « Elon Musk européen » est très proche de la vision de son homologue américain qui milite aussi pour le retour au bureau pour ses salariés (Tesla, SpaceX, Twitter).

Le gouvernement adoube le télétravail

Tandis que de nombreux employeurs au Royaume-Uni ont le plus grand mal à convaincre leurs salariés de revenir au bureau, le gouvernement britannique a annoncé lundi à annoncer aller dans le sens des sujets du roi. Il veut augmenter la flexibilité au travail, notamment pour aider les salariés « à concilier leur travail et leur vie personnelle » en particulier ceux qui « s’occupent d’enfants ou de personnes vulnérables ».

Selon la réforme portée par l’exécutif, les employés pourront demander plus facilement à avoir accès au télétravail, mais aussi à des emplois partagés entre plusieurs salariés ou avec des horaires flexibles.

Les employeurs ne seront pas obligés d’accepter, mais ils auront l’obligation d’explorer les options disponibles avec leurs salariés.

« Il n’y a aucune raison de compliquer davantage la loi: les entreprises pour lesquelles le travail à domicile est adapté peuvent déjà le proposer si elles le souhaitent », affirme M. Dyson, deuxième fortune du Royaume-Uni, connu pour ses produits électroménagers et ses positions pro-Brexit.

Son soutien à la sortie de l’UE ne l’avait pas empêché d’annoncer le déplacement du siège social de son entreprise du Royaume-Uni vers Singapour en 2019, en arguant que son groupe dépendait beaucoup de l’Asie pour sa chaîne d’approvisionnement.

« Les dirigeants de nombreuses grandes entreprises demandent aux employés de venir au bureau un certain nombre de jours par semaine, (mais) dans la pratique, ils sont ignorés », selon une étude publiée fin novembre par la London School of Economics (LSE) et l’organisation Women in Banking and Finance (Femmes dans la banque et la finance).

« Les entreprises qui adoptent une approche +télétravail en priorité+ (…) sont celles qui peuvent attirer et retenir les talents les plus divers, en particulier les femmes », relevait Grace Lordan, autrice de l’étude. Celles « qui exigent que leurs employés soient au bureau sans raison perdront » des compétences, selon Mme Lordan.

En France, le débat fait aussi rage. le télétravail serait bénéfique à long terme pour l’économie française, d’après le Conseil national de la productivité. Le gain de productivité serait en moyenne de 5 à 9%, selon un rapport publié au printemps dernier. Les DRH des entreprises françaises ont également plutôt tendance à dire qu’il n’y a pas de perte de compétitivité en télétravail.
Avec la rédaction

Challenges Radio

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