Les cinq points clés du discours d’Emmanuel Macron

Le président de la République s’est efforcé, lors de son discours pour la fête nationale du 14 juillet, de préparer les Français à un hiver difficile en raison de la guerre en Ukraine, et tenté d’esquisser une série de réformes pour redonner un cap à son quinquennat. La question du travail et des retraites sera le gros sujet de rentrée.

La guerre en Ukraine, la réforme des retraites, le plein emploi et la sobriété énergétique ont été les principaux thèmes abordés par le président de la République, Emmanuel Macron, lors de son discours du 14 juillet, le deuxième du genre, très attendu après les élections présidentielles et législatives. Revue de détail.

Une guerre appelée à durer

Sur la guerre en Ukraine, le président a prévenu d’emblée qu’elle « va durer » mais que la France « sera toujours en situation d’aider l’Ukraine sur le plan humanitaire, économique et politique », en prenant soin d’éviter d’évoquer un soutien militaire. Emmanuel Macron a rappelé que la France cherche à éviter toute extension du conflit, et que pouvant pas entrer directement en confit avec une puissance nucléaire comme la Russie, le chef de l’État estime que « la seule chose à faire, c’est d’aider l’Ukraine et de sanctionner l’économie russe ».

Conséquence de ce conflit, mais aussi de nouvelles menaces (cyber, zones maritimes…), le budget de l’armée « ne va pas diminuer, au contraire ». Il s’agira notamment, face à des conflits de haute intensité, de vérifier et le cas échéant de renforcer les stocks d’armes. « Produire plus vite, plus fort » est la nouvelle feuille de route de l’industrie de l’armement.

Une Europe sans gaz russe

Pour le président, il faut se préparer à une rupture totale des approvisionnements en gaz. « La Russie nous envoie un message clair. Elle utilisera le gaz comme un élément de cette guerre. Nous sommes dans une guerre hybride », estime Emmanuel Macron. Se voulant rassurant, et justifiant au passage son virage sur l’aile sur le nucléaire, le président a rappelé que le modèle énergétique de la France était peu dépendant du gaz russe. « Mais nous diversifions pour aller chercher du gaz ailleurs et nous sécurisons les apports, notamment de la Norvège, du Qatar, de l’Algérie et des Etats-Unis ». a-t-il précisé.

Un appel à la sobriété énergétique

Face à cette crise énergétique, mais aussi, à « l’urgence climatique », il est temps « d’accélérer la réponse » au changement climatique. « Le nucléaire est une chance pour la France », a-t-il insisté en rappelant que l’atome est une « solution durable ». Mais pour le chef de l’Etat, la première des réponses est d’appeler à la sobriété des consommations d’énergies et d’éviter les gaspillages, notamment dans l’éclairage des bâtiments publics.

Le président entend également réformer le marché européen du prix de l’électricité, largement indexé sur le prix du gaz. Un système longtemps vertueux lorsque que le prix du gaz était bas mais qui ne fonctionne plus aujourd’hui, sans parler de l’incompréhension de l’opinion publique. « Nous avons besoin d’un marché européen car nous achetons de l’électricité car nous n’en produisons pas assez sur notre sol. Mais le prix de l’électricité est mal fichu en Europe car très dépendant du gaz que nous importons. On va négocier, en européens, un changement du prix de l’électricité », a indiqué le chef de l’État.

En pleine flambée des prix de l’essence, le président s’engage également à aider « les gens qui en ont le plus besoin », autrement dit, ceux qui roulent beaucoup pour des raisons professionnelles. L’Etat va également mettre autour de la table les grands groupes de transporteurs afin les mobiliser à réparer « une partie de la hausse des prix ».

En réponse à une question sur les surprofits liés à la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, le président a confirmé l’idée d’une contribution « qui ne sera pas dans la démagogie ». Il a d’ailleurs rappelé que les groupes pétroliers avaient déjà été mis à contribution.

Objectif : plein emploi

Pour l’heure, la seule note optimiste reste la solidité du marché du travail. Selon le principe qu’il faut travailler pour financer notre modèle social, Emmanuel Macron entend poursuivre la réforme du marché du travail, « au cœur de la réponse » pour accélérer la transition énergétique.

Le président annonce un texte de loi sur la réforme du travail à la fin de l’été et une série de réformes tout le long du quinquennat autour de trois axes : le lycée professionnel, l’apprentissage et la formation continue. Il compte également aborder le sujet délicat de la réforme du RSA, dont les allocataires « devront s’engager » tout en souhaitant que le pays se mobilise pour aider les bénéficiaires du RSA à s’insérer dans le monde du travail. Il a également annoncé le lancement de son Conseil national de la Refondation dès la fin de l’été qui doit réunir les forces politiques, économiques, sociales, associatives ainsi que des élus des territoires et des citoyens tirés au sort.

Compromis responsable sur les retraites

Sur ce dossier explosif, le président a confirmé son objectif de « progressivement décaler l’âge du départ légal obligatoire à la retraite jusqu’à 65 ans (contre 62 ans actuellement, NDLR)», mais sur un horizon plus lointain, « au début des années 2030 ». Ce qui revient à décaler de quatre mois par l’âge de départ, pour atteindre « moins de deux ans à la fin du quinquennat ».

Les discussions avec les partenaires sociaux devraient débuter « à la rentrée » et le président appelle « à des compromis responsables » en vue d’une entrée en vigueur à l’été 2023. Il a rappelé que la France avait un des modèles sociaux les plus généreux d’Europe. Il considère que seule la création de richesse pourra le financer durablement. Et cette création de richesse passe par l’allongement du temps de travail et donc la réforme des retraites. CQFD.

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