L’italien ENI fait main basse sur le gaz libyen

L’italien ENI et la compagnie National Oil Corporation (NOC) ont signé un accord historique de 8 milliards de dollars, samedi, pour l’exploitation du gaz libyen. Il s’agit du « premier grand projet développé en Libye depuis 2000 » sur deux champs situés au large, capables de produire « dès 2026, entre 750 et 800 millions de mètres cubes de gaz par jour », a précisé dans un communiqué Eni, présente dans le pays depuis 1959. L’accord a été entériné, côté italien, par Claudio Descalzi, PDG d’Eni en présence de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni. Côté libyen, Farhat Bengdara, patron de la NOC.

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Le géant italien Eni va investir 8 milliards de dollars dans le développement de sites gaziers offshore au large de la Libye, au terme d’un accord avec la Compagnie libyenne nationale de pétrole (NOC), a annoncé mercredi 25 janvier le patron de la NOC Farhat Bengdara.

« Nous sommes parvenus à un accord avec la société Eni pour le développement du secteur pétrolier et gazier, visant deux champs offshore susceptibles de produire 850 millions de m3 de gaz » par jour, a fait savoir M. Bengdara lors d’un entretien télévisé avec la chaîne locale Al-Masar. Sollicitée par l’AFP, l’Eni n’a pas souhaité faire de commentaires.

Cet accord « entre la NOC et ENI sera signé samedi 28 janvier, lors d’une cérémonie officielle, pour l’investissement de 8 milliards de dollars pour le développement de ces deux champs », a-t-il précisé. Une visite de la première ministre italienne Giorgia Meloni est prévue dans les prochains jours à Tripoli, selon des médias libyens et italiens.

Un pays déchiré

Près de onze ans après la chute de Mouammar Kadhafi, la Libye, qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique, reste déchirée entre factions rivales de l’est et l’ouest du pays, sur fond d’ingérences étrangères. Depuis mars, deux gouvernements se disputent le pouvoir, l’un installé à Tripoli (ouest) et reconnu par l’ONU, l’autre soutenu par le Parlement et le camp du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est.

Sur la dernière décennie, la Libye a été régulièrement en proie à des affrontements violents entre factions rivales de l’est et de l’ouest, ce qui a affecté l’exploitation des gisements, le transport des hydrocarbures et les terminaux pétroliers, pris en tenaille entre les deux camps.

En décembre, la NOC avait appelé les entreprises étrangères actives dans le secteur des hydrocarbures à reprendre leurs opérations d’exploration et de production. La NOC avait alors expliqué avoir effectué une « évaluation » de la situation sécuritaire et constaté une « amélioration spectaculaire » sur certains sites où il était difficile d’opérer auparavant.

Ce secteur vital pour l’économie libyenne a besoin d’investissements étrangers pour atteindre les niveaux de production espérés, la Libye souhaitant augmenter sa production pétrolière à 2 millions de barils par jour, soit un quasi-doublement par rapport au niveau actuel de 1,2 million de barils par jour.

Avec notre rédaction et le monde

Challenges Radio

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