L’OMC interpellée à agir pour réguler l’inflation galopante des échanges commerciaux internationaux

L’économie mondiale s’est fortement déstructurée  moins de deux ans après la survenue de la crise sanitaire liée au coronavirus. Si le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) projettent une reprise avec un taux de croissance de 6,00% en 2021 contre une contraction de 3,3% en 2020 du fait de cette pandémie, la situation actuelle notamment pour le continent Africain qui représente à peine 2% du commerce mondial est loin de rassurer, au regard de la forte dépendance de l’Afrique vis-à-vis des importations des produits provenant de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique.  

Une situation qui a amené les autorités camerounaises à interpeler  l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la « dérégulation sans précédent des échanges commerciaux internationaux ». Dans une  correspondance adressée le 02 septembre 2021 à la directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, tire la sonnette d’alarme sur l’inflation galopante qui pourrait asphyxier les ménages.

« Depuis la survenance de la pandémie de la Covid-19 au premier trimestre de l’année 2020, les chaînes d’approvisionnement des marchés internationaux connaissent de graves perturbations et des dysfonctionnements qui semblent s’être accélérés depuis l’entame de l’année 2021, caractérisés notamment par le renchérissement des cours des matières premières, la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires et l’explosion du coût du fret maritime », précise-t-il. Il s’est appuyé sur la hausse des prix de certains produits de grande consommation pour traduire les difficultés des consommateurs. Ainsi, « à titre d’exemple, entre janvier et juin 2021, les prix du clinker, du fer à béton et du gypse ont fait un bond respectif de 100%, 95,54% et 60% par rapport à la même période en 2020, tandis que ceux du blé, du soja et du maïs se sont accrus de 31,6%, 6%, 73% et 98,4% et que le coût du fret maritime a été multiplié par trois ».

Cet exemple sur le Cameroun peut s’étendre sur d’autres pays Africains, à l’instar de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) dont certains sont dépourvus de façade maritime, la Centrafrique et le Tchad notamment utilisent les ports camerounais où transitent plus de 80% de leurs exportations. Tenant compte des tensions inflationnistes, l’OMC est invitée à convoquer l’Accord de Marrakech réglementant le commerce international. Dans cette perspective,  « je suggère à cet égard que des initiatives fortes soient rapidement prises par l’Organisation en direction d’un certain nombre d’institutions et d’instances en charge de l’économie mondiale, à l’instar du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale ou du G20, en vue de rechercher les voies et moyens de nature à contrecarrer les effets dévastateurs de ce cataclysme qui se dessine ». Dans un rapport sur la situation économique en période de Covid-19, le Groupement interpatronal du Cameroun (GICAM) indiquait que plus de 14000 Petites et moyennes entreprises (PME) ont fait faillite, pour plus de 72 000 emplois supprimés. Des chiffres qui démontrent la gravité de la situation et qui nécessitent des réponses efficaces et rapides pour éviter la catastrophe.

Par ACHILLE MBOG PIBASSO

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