Dans une Afrique aux diverses stratégies nationales vers l’émergence, la femme est certainement – surtout dans le contexte de relance économique – cette pièce clé du puzzle qui donnerait finalement une véritable forme à l’ensemble, grâce à son dynamisme et à son esprit entrepreneurial. A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, La Tribune Afrique vous donne rendez-vous le 8 mars de 14H à 16H (GMT) pour un forum spécial sous le thème : « La femme africaine, force motrice de l’émergence ! ».
De l’agriculture à l’industrie, en passant par le commerce, la finance, la Tech, le transport, la logistique, les mines, les énergies, le conseil,… du nord au sud, de l’est à l’ouest du continent, les femmes investissent de plus en plus tous les secteurs d’activités, bâtissant parfois des entreprises à succès et à fort impact.
Plusieurs études à date témoignent du dynamisme des femmes du continent qui, avec un taux de 24% d’entrepreneures, sont les championnes de l’entrepreneuriat dans le monde. Ce qui représente une puissante force motrice au moment où la majorité des 54 économies du continent envisagent ou déploient depuis quelques années leurs stratégies nationales vers l’émergence.
Résoudre l’équation du financement
Mais en dépit de leur contribution prouvée au dynamisme économique, les femmes doivent souvent évoluer dans des environnements très contraignants. Une des plus grandes contraintes auxquelles elles font face est bien celle liée au financement. Selon la Banque mondiale, « des données récoltées dans dix pays d’Afrique indiquent qu’en moyenne, les entreprises appartenant à des hommes bénéficient de six fois plus de capital que celles aux mains de femmes ».
Ce faible accès au financement empêche clairement les femmes d’exploiter leur plein potentiel, ce qui constitue en outre un manque à gagner considérable pour les économies du continent qui, bien avant la crise pandémique, s’inscrivaient déjà dans une logique d’accélération de leur croissance. Une logique qui relève désormais de l’urgence après le coup porté par la Covid-19 aux économies d’Afrique subsaharienne – qui ont enregistré l’année dernière leur première récession en 25 ans – et qui ont des agendas à honorer face aux Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies à l’horizon 2030 et ceux de l’Union africaine à l’horizon 2063. D’autant que plusieurs études ont révélé les femmes comme honorant leurs engagements, notamment financiers.
De ce fait, comment capitaliser sur l’opportunité que représentent les femmes d’affaires pour le monde économique et financier du continent ? Par ailleurs connues pour leurs qualités managériales en entreprises, quelle place faut-il accorder au leadership féminin dans le redémarrage, redécollage ou recentrage des stratégies d’entreprise ? Que faire du plafond de verre ?
Le levier digital
Sur un autre registre, l’avènement du digital a joué un rôle important dans l’essor entrepreneurial en Afrique en devenant un véritable levier, notamment pour les femmes. Grâce à l’outil et aux systèmes numériques, ces entrepreneures arrivent à faire connaitre leurs réalisations au plus grand nombre, amplifiant ainsi leur impact au-delà des frontières africaines, les plus « chanceuses » réussissant parfois à séduire des communautés d’investisseurs. Elles ne se servent pas seulement de l’outil numérique, mais y investissent de plus en plus,, en se lançant parfois dans des domaines très techniques comme celui du coding…
Face à cet engagement des femmes africaines, le cabinet Roland Berger, dans une étude publiée en 2019, montre que l’amélioration des infrastructures numériques à travers le continent constitue un enjeu important pour l’avenir économique régional. Quel rapport les entrepreneures africaines entretiennent-elles avec l’outil digital ? Comment renforcer, de manière concrète et dans le contexte actuel, l’apport du numérique à la réussite entrepreneuriale des femmes ?
Toutes ces questions seront abordées lors du Forum spécial Femmes d’affaires organisé par La Tribune Afrique à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, lundi 8 mars de 14H à 16H (GMT) sous le thème : « La femme africaine, force motrice de l’émergence ! ».
Pour défricher cette thématique globale sous ses angles à la fois économique, financier et numérique, d’éminents intervenants prendront la parole à ce forum dont :
- Dr Bineta DIOP, Envoyée spéciale de l’Union africaine pour les droits des femmes ;
- Dr Eleni GABRE-MADHIN, Economiste, Fondatrice de blueMoon & Fondatrice de la Bourse des matières premières d’Ethiopie ;
- Aliou MAIGA, Directeur régional de l’IFC pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre :
- Massogbè TOURE, PDG du Groupe SITA et Vice-présidente de la CGECI (le patronat de Côte d’Ivoire) ;
- Saloua KARKRI-BELKEZIZ, Présidente Afrique, INETUM ;
- Arielle KITIO, Fondatrice CAYSTI ;
- Sanaa LAMAAKCHAOUI, Vice-CFO Huawei Maroc ;
- Nadège SEKA, Directrice Générale, NSIA Vie Assurances.
Par Ristel Tchounan