L’année dernière, dans un contexte de crise inédit, la région Europe, Moyen-Orient Afrique a représenté 20,3% du chiffre d’affaires globale du géant chinois.
« Pour gravir plus vite les échelons chez Huawei, il faut passer par l’Afrique. Les postes clés sont occupés aujourd’hui par d’anciens managers qui ont fait leurs preuves dans la zone Afrique ». Bien qu’elle paraisse anecdotique, la déclaration de Philippe Wang, vice-président exécutif de Huawei Northern Africa résume en quelques mots la place du continent africain dans la stratégie mondiale du géant chinois.
Le 31 mars, le groupe privé entièrement détenu par ses employés et dont les quartiers généraux sont installés dans la ville de Shenzhen présentait son rapport d’activités pour l’année 2020. Dans la foulée de ce rendez-vous annuel, Philippe Wang organisait une conférence de presse afin de mettre la lumière sur les avancées de la feuille de route stratégique du groupe sur le continent.
Celle-ci s’articule autour de quatre grandes priorités pour l’année en cours : la construction d’une Afrique connectée ; le désenclavement des territoires ; une coopération mutuellement bénéfique entre le géant chinois et ses partenaires africains ; et en fin la participation aux programmes d’éducation dédiés aux jeunes et aux femmes du continent.
Investir dans la R&D, la clé de l’avenir
Au niveau mondial, les résultats de l’année dernière restent conformes aux prévisions du géant chinois des TIC : le chiffre d’affaires s’est élevé à 891,4 milliards de yuans (136,7 milliards de dollars), soit une hausse de 3,8 % par rapport à l’année précédente, et le bénéfice net du groupe a atteint 64,6 milliards de yuans (9,9 milliards de dollars), soit une hausse de 3,2 % par rapport à l’année précédente. Toutefois, les chiffres présentés font ressortir un important volume dédié à la R&D qui s’élève à plus de 10% du chiffre d’affaires annuel du groupe. Autrement dit, ce sont 110 milliards de dollars que Huawei a mobilisés au cours des dix dernières années pour la R&D, dont 2,18 milliards (15,9%) pour la seule année 2020, dans un contexte de crise inédit. Pour affirmer la solidité du groupe et sa vision sur le long terme, Philippe Wang révélera que « le retour sur investissement dans la 4G ou la 5G ne devient effectif qu’à partir de la dixième année d’investissement ».
20% du chiffre d’affaires réalisés en Afrique
Par ailleurs, alors que le chiffre d’affaires global du géant des TIC est porté principalement par le marché chinois (89,7 milliards de dollars, soit 65,5% du total des revenus), la région EMEA (Europe, Moyen-Orient Afrique) y figure à la bonne place avec 20,3% (à 27,7 milliards de dollars, contre 31,6 en 2019, soit un recul de 12,2%), bien devant les régions Amériques (4,4%) et Asie Pacifique (7,2%). La part de l’Afrique par contre n’a pas encore été auditée, mais Philippe Wang l’évalue entre 20% et 30% des revenus de la région EMEA. Une situation qui s’explique par le maintien du rythme des investissements, malgré les effets directs de la crise pandémique mondiale, mais également de la réduction de la demande sur les produits chinois provoquée par les sanctions américaines imposées contre ces derniers. Philippe Wang rappellera d’ailleurs que « malgré la propagande américaine, Huawei jouit d’une relation saine avec les gouvernements et grandes entreprises en Afrique ».
Pour étayer ses propos, l’EVP de Huawei Northern Africa n’a pas manqué de revenir sur les principaux indicateurs qui résument l’engagement entreprenarial du géant chinois des équipements TIC sur le continent.
Dans l’activité Carrier Networking Business Group (solutions de communication, réseaux télécoms, infrastructures de téléphonie mobile,), Huawei offre ses solutions à plus de 200 opérateurs et reste le premier initiateur dans le déploiement des 3G et 4G, mais également premier partenaire dans les installations de fibre optique sur le continent. « La vision de Huawei en Afrique est de rendre le numérique accessible dans chaque foyer, pour un monde intelligent et entièrement connecté », a déclaré Philippe Wang.
« Si tes projets portent sur un siècle, développe les hommes »
Le groupe reste également très engagement en matière de RSE, notamment par son implication directe dans des projets infrastructurels d’énergies renouvelables. En Ethiopie par exemple, le groupe a participé à l’installation de 400 sites solaires qui permettent aujourd’hui de gagner en émissions de CO2 quelque 2580 tonnes par an.
Pour l’activité Entreprise Business Group ou EBG (solutions commerciales notamment de type cloud computing), Huawei a montré ses capacités à accompagner plus de 1500 partenaires dans le processus de transformation digitale opéré sur le continent tout au long des vingt dernières années. Le groupe est présent pratiquement dans l’ensemble des secteurs à forte valeur pour le développement durable : la gouvernance, la santé, l’éducation, les transports, les énergies, etc.
« Notre philosophie de collaboration avec nos partenaires du continent est : en Afrique, pour l’Afrique », tient à rappeler Wang lorsqu’il évoque le maintien des engagements du groupe auprès de ses partenaires africains au cours de l’année passée. Des engagements qui se concrétiseront d’abord par les efforts consentis dans la lutte contre la pandémie (maintenance des infrastructures, réponse à une forte demande en bande passante, solutions digitales) ; puis dans le lancement de plusieurs programmes de formation en TIC au profit de milliers d’Africains, et en fin dans le maintien des postes d’emploi (9000 collaborateurs, dont 81% locaux) avec toute une dimension sociale amplifiée par les effets de la crise pandémique.
Par Ristel Tchounana