Le Maroc célèbre ce 30 juillet les 25 ans de règne du roi Mohammed VI. Dans un discours prononcé la veille, le monarque a passé en revue les réalisations inédites qui permettent d’envisager l’avenir avec optimisme, avec comme défi majeur la résolution de la problématique de l’eau. Le souverain lance d’ailleurs un appel général à l’innovation dans ce domaine.
Les célébrations sont hautes en couleurs à travers le royaume ce mardi à l’occasion de la Fête du Trône qui marque cette année les 25 ans de règne du roi Mohammed VI. Des célébrations auxquelles se sont joints -à distance- les chefs d’Etat du monde entier en félicitant le souverain marocain. Parmi eux, le président français Emmanuel Macron, qui a d’ailleurs créé la surprise, en reconnaissant la marocanité du Sahara.
C’est, en effet, le 30 juillet 1999 que le monarque -alors âgé de 35 ans- a été intronisé, soit une semaine après la disparition de son père, feu Hassan II. Depuis lors et en dépit des challenges, le Maroc a connu des progrès dans quasiment tous les domaines, reconnus à plusieurs titres. « Nous [célébrons] les progrès exceptionnels du Maroc : la lutte contre la pauvreté, l’amélioration de l’électrification et l’allongement de l’espérance de vie …», a déclaré Ajay Banga, le président de la Banque mondiale dans un message adressé pour l’occasion au Souverain.
Emergence et défis
Dans un discours à la Nation prononcé lundi soir, Mohammed VI a salué « les nombreux acquis » et « les multiples réalisations » du Maroc sous son impulsion. Sur le plan économique, certaines avancées sont jugées remarquables, avec l’émergence des secteurs tels que l’automobile, l’aéronautique ou encore l’énergie verte pour lesquels le pays s’érige désormais en référence en Afrique.
« Ce que nous avons d’ores et déjà réalisé nous donne de l’assurance pour aborder l’avenir avec optimisme », a déclaré le monarque, reconnaissant toutefois les défis de l’heure qui impose au pays de « redoubler d’efforts et de vigilance ». Pour Mohammed VI, l’une des plus grandes urgences concerne désormais « la problématique de l’eau, qui ne cesse de se complexifier du fait de la sécheresse, de l’impact du changement climatique et de la croissance naturelle de la demande ». Le Maroc connait en effet une sécheresse persistante depuis six ans qui fait monter les températures, comme durant cet été, entrainant un stress hydrique sans précédent. Pour y remédier plusieurs projets ont été initiés, notamment la construction de barrages, la connexion entre les bassins hydroélectriques, … permettant, tant bien que mal, de gérer la crise.
Innovation et technologie, les nécessaires
Reconnaissant que la situation difficile actuelle est également due au « retard accusé dans la réalisation de certains projets programmés dans le cadre de la politique de l’eau », le souverain appelle à une accélération de ces réalisations, avec l’apport de tous, y compris le secteur privé.
« Nous tenons à souligner la nécessité d’encourager l’innovation dans le domaine de la gestion de l’eau et de mettre à profit les nouvelles technologies afférentes », a déclaré Mohammed VI, soulignant qu’il ne tolérera plus « aucun retard » dans la réalisation des projets liés à l’eau.
Outre les chantiers publics déployés à travers le pays ces dernières années, plusieurs entreprises tentent d’apporter leur contribution à la résolution de cette problématique. Début juillet, le français Osmosun a inauguré la première unité de dessalement solaire qui permettra de faire prospérer un projet d’agroforesterie au sud du Maroc, ce dernier porté par une startup qui s’est positionnée pour développer une agriculture résistante à la sécheresse.
Si tout fonctionne comme prévu avec notamment la construction de la station de dessalement de Casablanca, qui représentera le plus grand projet du genre en Afrique et la deuxième installation au monde alimentée à 100% en énergie propre, le royaume se voit d’ici 2030 faire un sursaut dans la garantie de plus de la moitié de ses besoins en eau potable, de l’irrigation d’importantes surfaces agricoles, ce qui permettrait de booster sa sécurité alimentaire.