Après deux décennies à la tête de Glencore, Ivan Glasenberg, sur la sellette depuis un moment, quittera le navire pour céder son fauteuil au Sud-africain Gary Nagle. Le nouveau patron devra s’attaquer à des dossiers stratégiques en Afrique, notamment en Zambie et en RDC.
Le Sud-africain Gary Nagle, 45 ans, sera le nouveau directeur général de Glencore à compter du premier semestre 2021, juste après le départ de Ivan Glasenberg, annonce le géant minier anglo-suisse dans un communiqué. Si en interne, cette transition est interprétée comme le passage des « vieux » à la jeune génération, il s’agit en effet d’un changement majeur, après une vingtaine d’années de leadership par Glasenberg dont le départ bruissait déjà depuis l’année dernière dans le sillage de scandales de corruption auxquels est mêlé Glencore en République démocratique du Congo (RDC), au Nigeria et en Amérique latine.
Dans les rangs du groupe minier anglo-suisse depuis 2000, Gary Nagle connait bien la maison. Celui qui est actuellement responsable mondial de l’activité industrielle du charbon de Glencore, a travaillé sur plusieurs dossiers stratégiques dont les activités de charbon en Suisse, en Colombie ou en Afrique du Sud, mais aussi l’IPO à la Bourse de Londres de Xstrata, une filiale de Glencore spécialisée dans l’extraction minière.
Cession de parts, réouverture de mines, …
Chez Glencore, le continent africain revêt une importance capitale. Cette année à titre d’exemple, les résultats de la firme ont souvent été conséquemment impactés par la chute des prix du cobalt sur les marchés internationaux, ressource principalement fournie par les mines africaines.
Gary Nagle aura plusieurs dossiers chauds à gérer sur le continent, notamment en Zambie – le deuxième producteur de cuivre d’Afrique après la RDC- où après une certaine tension avec les autorités, Glencore est en pourparlers depuis un moment. En effet, L’Etat zambien cherche à prendre le contrôle de la mine de Mopani, l’unité locale de Glencore, productrice de cuivre de cobalt vendus sur les marchés internationaux. Selon les récentes nouvelles de Reuters, le minier anglo-suisse n’écarterait pas la possibilité de céder l’ensemble de ses parts à l’Etat.
En RDC, qui reste un marché hautement stratégique pour Glencore, sa filiale Kamoto Copper Company (KCC) passée en pleine production, devrait produire 27 000 tonnes de cuivre sous forme de cathode et 25 000 tonnes d’hydroxyde de cobalt en 2020. La firme étudie également une potentiel relance des opérations à la mine de Mutanda, fermée en novembre dernier suite à la chute des cours du cobalt. A côté, le nouveau patron devra continuer de gérer les diverses poursuites auxquelles fait face le groupe minier anglo-suisse qui s’est également engagé, au niveau mondial, à devenir neutre en carbone d’ici 2050.
Source Tribune Afrique