Trois semaines après Emmanuel Macron, l’ex-président français arrive ce mercredi soir en République démocratique du Congo (RDC). Si le Palais de la Nation, qui évoque une « visite privée », réfute toute initiative du président Félix Tshisekedi et tout projet de médiation avec Paul Kagamé, une rencontre entre les deux hommes est prévue.

Nicolas Sarkozy arrive cette soirée du 22 mars à Kinshasa pour une visite de deux jours. Si Africa Intelligence révèle un déplacement « pour faciliter une amorce de dialogue de Président Tshisekedi avec son homologue rwandais Paul Kagame » à l’initiative de la RDC, sur le dossier de la guerre à l’Est de la RDC, Kinshasa réfute par la voix de Tina Salama, porte-parole du président congolais, évoquant plutôt une « visite privée ».

La guerre à l’Est de la RDC a considérablement pris de l’ampleur récemment, provoquant une profonde crise diplomatique entre Kinshasa et Kigali, accusé de soutenir le M23. Et ce, non seulement en raison des nombreuses pertes en vies humaines, mais aussi en raison du ralentissement économique dans une des régions les plus riches de la RDC.

Le séjour de Nicolas Sarkozy gardé top secret jusqu’à ce jour intervient quasiment trois semaines après la visite début mars du président Emmanuel Macron, lequel avait été critiqué pour n’avoir pas condamné le Rwanda dans cette affaire. Une attitude qui a d’ailleurs provoqué un échange houleux avec son homologue congolais en pleine conférence de presse. Sarkozy et le Palais de la Nation n’ayant pas officiellement communiqué sur cette venue, il ne faudrait pas  forcément s’attendre à une communication officielle après son séjour, à moins que le président Tshisekedi s’inscrive dans une logique d’apaisement de l’opinion.

Sur la Toile en effet, les réactions de nombreux Congolais à cette visite de Nicolas Sarkozy sont plutôt vives, entre ceux qui s’interrogent sur son bienfondé et ceux qui n’y voient pas d’intérêt pour la RDC, en raison des liens de proximité entre l’ex-président français et Paul Kagamé.

En RDC, les autorités ont dénoncé à plusieurs reprises une présumée « exploitation illicites des richesses minières congolaises » par le Rwanda en marge de cette crise. Ce que Kigali a également pris le soin de démentir à plusieurs reprises. Intervenant sur les ondes de la radio onusienne mardi, le ministre congolais de l’Industrie, Julien Paluku, a estimé que la fin de cette guerre provoquerait une « chute vertigineuse de l’économie rwandaise ».

Au cours des deux prochains jours, la « visite privée » de Nicolas Sarkozy sera suivie de près par l’opinion.